Manifestation
Les endiviers français ont défilé dans l’ordre à Paris
Plus de 200 producteurs s’étaient donné rendez-vous à Paris pour exprimer incompréhension et colère face à la décision de l’Autorité de la Concurrence.
Le président de la Fédération nationale des producteurs d’endives (FNPE), Daniel Bouquillon, l’avait bien spécifié : la manifestation des endiviers français vendredi dernier au ministère de l’Agriculture était là pour « exprimer la colère, dans la dignité » face à la décision de l’Autorité de la Concurrence les sanctionnant pour entente (cf. fld hebdo du 13 mars). Environ 200 producteurs, venus du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie, sont arrivés dans la matinée rue de Varenne, attendus par une importante force de police. Selon la FNPE, 80 % de la production d’endives étaient là. A noter, Luc Barbier, trésorier de la FNPFruits, était venu apporter le soutien de la filière fruits. Alors qu’une délégation était reçue par Jean-Marc Bournigal, directeur de Cabinet de Bruno Le Maire, les manifestants empruntaient le boulevard des Invalides en direction de la rue de l’Echelle, siège de l’Autorité de la Concurrence. A leur sortie de réunion, les représentants de la filière restaient prudents même si le contact semblait avoir été bon : « Nous avons exposé notre situation et nous avons trouvé les équipes du ministre à l’écoute, expliquait Daniel Bouquillon. Nous avons convenu d’une réunion qui se tiendra avec les services de Bercy [NDLR : cette semaine]. Cela ne veut pas dire que nous n’aurons rien à payer mais nous allons bien spécifier combien la situation fragilise l’ensemble de la filière. » Près de 700 emplois sont dans la balance. Et de s’élever contre l’assimilation des producteurs à un cartel : « si nous étions mafieux, nous ne serions pas là à visage découvert », a-t-il ironisé. Face à la décision de l’Autorité de la Concurrence qualifiée d’« incompréhensible », les associations vont introduire un recours. Une seconde réunion devrait aussi se tenir par la suite pour mettre à plat l’ensemble du dossier. Comme le soulignait la FNSEA dans un communiqué, « l’obstacle (.) c’est le droit de la concurrence qui, à Paris comme à Bruxelles, (.) reste un credo dépassé ». Et certains d’évoquer un long mais nécessaire travail législatif au niveau français comme européen.