Production
Les endiviers européens cherchent à renforcer leur coopération
La 19
biennale de l’endive se tenait la semaine dernière à Arras. A cette occasion, les producteurs européens ont évoqué l’évolution de leur métier.
Y aura-t-il encore de l’endive dans les linéaires des grandes surfaces dans dix ans ? La 19 e biennale internationale de l’endive, qui se tenait à Arras, n’a pas apporté de réponses précises à la question. D’ailleurs, qui peut imaginer comment l’endive sera produite, emballée mise en rayon ou préparée demain ? La 3 e enquête du CTIFL (la première date de 1996) n’apporte que peu de précisions à ce sujet, mais renforce les éléments de 2001 : « ce sont les jeunes qui mangent le moins d’endives, le consommateur n’a que très peu d’idées pour les accommoder… mais attache par contre de plus en plus d’importance aux emballages excessifs pour cause de préoccupations environnementales », explique Catherine Barros du CTIFL.
Placé cette année sous le signe de la production durable, le colloque a consacré une large place aux questions techniques. Ce fut le cas notamment du bilan présenté sur les dix années de coopération entre Français, Belges et Hollandais qui visent à « apporter aux consommateurs les garanties de sécurité dans la production entre les trois pays producteurs ». A ce jour, c’est encore la seule preuve tangible de la volonté des endiviers européens à travailler ensemble… après avoir abandonné le dossier de la promotion européenne et échoué sur celui de l’organisation économique commune.
Qu’ils soient belges, hollandais, suisses ou français, tous les jeunes producteurs sont enrevanche unanimes : « nous ressentons des pressions économiques très fortes ! » Ils sont tous à réfléchir à la diminution de leurs coûts de production. « Nous devons trouver tous ensemble des solutions pour une organisation de notre mise en marché », expliquait ce jeune producteur belge en rajoutant : « si le prix de vente monte le reste suivra ! » C’est l’unanimité chez les jeunes producteurs qui font le constat cruel « qu’avec moins d’un millier d’endiveries, nos bassins sont incapables de s’organiser ». « Nous devons arrêter de nous battre pour défendre des prix dérisoires », expliquent-ils. « On est à la fin d’une époque. Un grand virage est obligatoire. De biennale en biennale, on entend toujours la même chose. Nous sommes arrivés au bout de la technique. Il faut passer à autre chose », explique Philippe Cornu, producteur suisse.
A Arras, les endiviers européens ont manifesté la volonté d’ « être encore producteur dans dix ans ».