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Endive - Biennale de l’endive
Les endives tiennent à leurs racines

Dans une filière tourmentée, les producteurs flamands ont décidé de réagir et prennent de multiples initiatives pour éviter la marginalisation d’endive.

Les endiviers flamands refusent toute fatalité du déclin. Leurs représentants ont tenu à le réaffirmer haut et fort à l’occasion de la 21e Biennale internationale de l’endive qui s’est déroulée à Louvain (Belgique) les 5 et 6 octobre derniers. Ils ne croient pas un seul instant que l’endive soit amenée à se marginaliser, voire à disparaître à terme, comme pouvaient le laisser supposer les projections à l’horizon 2022 présentées ce jour-là par Danny van Boom, le représentant de Nunhems (groupe Bayer). En introduisant les travaux de cette biennale, il tablait en effet sur une chute des surfaces françaises passant de 12 000 hectares en 2002 à 6 000 hectares d’ici 2022. Quant à la production annuelle française, le semencier la voyait passer dans le même temps de 230 000 à 150 000 tonnes.
Un scénario qui est loin d’être partagé par Vilmorin, le numéro un mondial de l’endive, ou par les principales organisations de producteurs flamandes. Celles-ci ont toujours en mémoire le sinistre constat dressé par les responsables néerlandais à l’issue de la 20e Biennale organisée à Zwolle (Pays-Bas) en 2010. Et ne souhaitaient pas que celle de 2012 soit le “remake” de 2010.
« Ce n’est pas en criant que ça va mal que l’on va arranger les choses », rappelait Paul Demyttenaere, directeur du veiling belge Reo, en marge de la Biennale.
De fait, la Belgique s’est employée durant ces deux jours à positiver. « L’endive va connaître un succès grandissant », lançait même Filip Fontaine, directeur d’une des plus grosses organisations de producteurs belges (Coöbra) qui doit fusionner avec celle de Malines au 1er janvier prochain (cf. fld hebdo du 11 septembre 2012). Et d’ajouter : « L’endive est un très beau produit qui possède un très bel avenir. »

Place aux stratégies individuelles
C’est dire si, parmi les pays producteurs européens, les Belges sont indéniablement les plus déterminés à inverser la tendance en combattant la morosité ambiante. D’autant plus que les dernières crises ont eu raison des dynamiques collectives. On a enterré le projet de publi-promotion que France, Belgique et Pays-Bas avaient développé pour partir à la conquête des consommateurs italiens et allemands. « C’est une opération de trois ans qui a mobilisé un financement de 4,5 millions d’euros de la part de l’Union européenne et qui n’a pas eu les effets escomptés », a souligné Catherine Decourcelle, la présidente française de l’Apef (Association des producteurs d’endives).
Endiviers français et belges ont même mis en veilleuse leur collaboration transnationale signée le 16 décembre 2009 à Lille. Les contacts de part et d’autre de la frontière se font de plus en plus rares… A tel point qu’à Louvain, certains se montraient déçus « du manque de motivation des représentants français ».
Place donc aux stratégies nationales individuelles. Les Pays-Bas – dont la plupart des producteurs performants commercialisent leurs endives en Belgique – se focalisent sur la rentabilité financière de leurs ateliers. L’Allemagne vise clairement le développement de sa production, comme si la campagne européenne lui avait donné quelques idées… La Suisse, désormais autosuffisante, préserve jalousement son marché tandis que la France – principal pays producteur observé et parfois jalousé – cherche à rebondir après les épisodes douloureux et inachevés “Autorité de la concurrence” et “Plans de campagne”.

Rencontrer et échanger
A Louvain, 250 congressistes se sont déplacés de Belgique, des Pays-Bas, d’Allemagne et de France. Mais il y avait également des représentants anglais, suisses, argentins, égyptiens et même chinois. L’endive sortirait-elle progressivement de ses bassins historiques ? En tout cas, la Biennale possède toujours un réel intérêt, même si, au fil des éditions, elle a perdu de plus en plus de ses contenus techniques.
Elle permet néanmoins aux opérateurs (1) – parmi lesquels on notait la présence de producteurs, d’instituts de recherche, de semenciers, d’organisations de producteurs… – de prendre le pouls du secteur une fois tous les deux ans. Elle offre surtout une occasion irremplaçable de se rencontrer et d’échanger en salle comme sur le terrain.
Car, le deuxième jour, les congressistes pouvaient assister à la visite d’ateliers de forçage d’endives. « Nous avons organisé la visite de quatre exploitations en montrant que de jeunes entrepreneurs croyaient toujours au produit, qu’ils étaient capables d’investir sans pour autant développer de grosses entreprises ou qu’ils pouvaient développer des entreprises modernes avec une production traditionnelle comme l’endive de terre », expliquait le directeur de Reo, dont le veiling figurait parmi les organisateurs.
Lors de cette Biennale, la Belgique voulait montrer que la jeune garde croyait toujours à l’endive. Le message est-il bien passé ? Les endiviers français auront-ils pu saisir les enjeux qui se dessinent petit à petit ?
Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour 2014. En France ou en Allemagne…

(1) A l’exception notable des enseignes de la grande distribution.

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