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Commerce équitable - République Dominicaine
Les Dominicains face à un marché bataillé

Alors que le sommet Rio+20 vient de s’achever sur une note plutôt amère, les producteurs de bananes équitables relèvent le gant.

« Chaque année, le marché est plus difficile, indique Marieke de Peña, directrice générale de la coopérative Banelino. Car nous ne nous battons pas sur la compétitivité de nos prix, mais sur la reconnaissance de notre démarche et de versements de primes pour les petits producteurs. C’est un marché fortement concurrencé, on se doit de toujours faire mieux. Il ne s’agit pas uniquement d’une question de marché, il s’agit de faire comprendre le sens du commerce équitable. On vend une valeur, c’est un développement qui n’est pas rapide mais qui est en progrès continu. » Par exemple, sa coopérative travaille déjà sur la question de l’empreinte carbone. « Nous nous devons d’être les meilleurs pour revendiquer cette place de marché à part. »
Et elle se dit convaincue que tenir compte plus fortement des questions de climat et de pratiques culturales fait partie des questions importantes à l’avenir « La gestion de l’eau, l’érosion des sols, le volet social sont autant de dossiers que nous allons devoir aborder dans les deux ans à venir. » Dans ce domaine Marieke de Peña n’a qu’un mot d’ordre : l’engagement de chacun, « c’est la clé pour progresser. Il faut sortir de cette idée que le marché est et fait tout. »

Banelino représente 25 % de la production de bananes dominicaines
Située au Nord-Ouest du pays, la coopérative Banelino produit 80 % de ses bananes en bio et 20 % en conventionnel, dont 10 % sont actuellement en conversion bio. Banelino est une association de petits producteurs répartis sur plus de 1 600 ha, chacun ayant en moyenne 4 ha. La coopérative représente, à elle seule, 25 % de la production de bananes dominicaines. Labellisées équitables depuis 1996, les bananes sont exportées au Royaume-Uni, en Allemagne et en France par bateau au départ du port de Manzanillo (ex-Chiquita) pour Portsmouth (Royaume-Uni) et Zeebrugge (Belgique). Elle produit 34 000 cartons/semaine, tout est vendu en prix FOB à des importateurs. A ce sujet, les prix ont été revus à la hausse dernièrement. « Nous avons réalisé une étude avec FLO (1) et décidé d’augmenter les prix en janvier dernier.» Une situation difficile à gérer sur un marché fortement bataillé en prix. «En France, nos ventes avoisinent les 3 000 cartons/semaine et progressent peu. J’attribuerai cette situation à la différence des prix avec les autres offres de bananes. »
Au Royaume-Uni, certains distributeurs ont privilégié la banane équitable, ce qui a permis de jouer sur les prix, et attirent encore de nouvelles origines. « Notre pays est le premier fournisseur de bananes au Royaume-Uni grâce à la décision de Sainsbury’s de ne proposer que de la banane équitable dans ses rayons », ajoute Marieke de Peña. En cela elle revendique l’importance du CLAC (2) dont elle est vice-présidente. Cette association regroupe plus de 300 organisations de petits producteurs de 21 pays d’Amérique Latine. Créée en 2004, elle a pour mission de renforcer la place des petits producteurs sur le marché mondial et au niveau de l’économie locale. « Cela nous permet d’influer sur les réglementations. Depuis le mois dernier, nous sommes davantage représentés au sein de FLO. Les producteurs d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie bénéficient de la moitié des sièges et les organisations nationales du commerce équitable comme Max Havelaar représentent la moitié restante. Cette nouvelle configuration donne ainsi plus de pouvoir aux producteurs et cela renforce la transparence sur le processus de décision et le futur du commerce équitable. »
Au sein de Max Havelaar, Nicolas Léger donne quelques précisions : « Le marché français se maintient en banane équitable, en revanche les ventes ont beaucoup chuté pour l’ananas et la mangue. En France, toute la banane Fairtrade est bio, ce qui s’ajoute au prix pour le consommateur. Notre rôle est de faire comprendre aux acheteurs ce qu’est l’équitable. Il faut reprendre le discours sur le volet économique, social et environnemental de notre label. Après, certains opérateurs travaillent sur une référence ponctuelle, d’autres ont une offre permanente. En France, on n’a pas une bonne segmentation de l’offre banane en magasin, c’est réellement un manque.»

(1) Fairtrade Labelling Organisations International.
(2) Comité latino-américain des petits producteurs de bananes équitables.

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