Abricot

Les dix valeurs sûres

De 2016, on retiendra son hétérogénéité. Hétérogène selon les régions, tant pour la production que pour la commercialisation. Avec son hiver doux et sa floraison étalée, 2016 était un bon test pour observer les variétés d'abricot dans ces conditions particulières. « Mais une variété s’évalue sur la durée, rappelle Christian Pinet, de la Serfel, lors de la présentation variétale abricot début septembre à Balandran (30). C’est pourquoi nous avons compilé nos données de rendement sur trois ans. Cela permet de faire ressortir les variétés les moins risquées quelles que soient les conditions climatiques hivernales ». Ainsi, dix variétés précoces et de saison en observation dans le réseau des stations expérimentales ressortent comme étant régulièrement productives dans toutes les régions. « L’approche agronomique est une des façons de caractériser l’offre variétale pour de la vente en circuit long, explique Raphaël Martinez de l'AOP pêches et abricots de France. Si on est moins exigeant en termes de productivité, d’autres variétés plus gustatives seront à favoriser. Une même préconisation de variétés productives et gustativement correctes dans tous les bassins peut être une amorce de réflexion sur l’offre variétale pléthorique en abricot. C’est aux producteurs, à l’AOP et aux distributeurs de se positionner ».

• Sur le créneau de début juin

① Flopria_cov de PSB est la variété la plus précoce préconisée dans les trois bassins de production. Grâce à son auto-fertilité, elle produit régulièrement et abondamment chaque année. A la Serfel, c’est une des variétés de son créneau avec la meilleure production en cumul sur les trois dernières années. « Même dans les conditions difficiles de l’hiver dans la vallée du Rhône, elle a eu un niveau de production normale à quasi normale », note Christophe Chamet de la Sefra. Son principal point faible tient dans sa très grande floribondité, même en 2016. « Un éclaircissage précoce sur fleurs et petits fruits est indispensable », conseille Nathalie Courthieu de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Ses fruits ont l’avantage d’avoir une bonne tenue en post-récolte, leur qualité gustative dépend du stade de cueillette. Leur coloration arrivant avant le stade optimum de cueillette, la récolte ne doit pas être anticipée.

② A la même époque, Samouraï_cov d’Escande présente moins d’assurance dans toutes les régions. « Avec sa floraison très précoce et son autostérilité, elle a connu un fort déficit de production en 2016, après plusieurs années intéressantes », relève Christophe Chamet. Mais ses coûts de production sont inférieurs à Flopria_cov. « Elle nécessite peu d’éclaircissage et sa conduite est facile », note Christian Hilaire. Sa qualité gustative reste équivalente à celle de Flopria_cov. « La texture des fruits est fondante et fibreuse, juge Nathalie Courthieu. Mais ils ont une bonne coloration et une bonne tenue post-récolte ».

• Sur le créneau Orangered

③ « Parmi les variétés autostériles arrivant autour d’Orangered, Perlecot_cov de Cot international reste la plus régulière avec un fort potentiel », indique Christophe Chamet. « Elle a pourtant tendance à alterner dans le Gard », nuance Christian Hilaire du Ctifl. « Mais c’est une variété remarquable par sa présentation et sa qualité gustative », souligne Nathalie Courthieu.

④ De maturité proche, Koolgat_cov de CEP Innovation continue à avoir des résultats très corrects dans les trois bassins de production. « Sa floraison a été étalée et peu abondante en 2016, et pourtant sa production n’était pas si mal, souligne Christian Hilaire. Alors même que sa production 2015 était déjà très importante ». Son autofertilité et une floraison d’époque moyenne à tardive lui garantissent cette bonne régularité de production. « Attention toutefois à la tenue des fruits et aux problèmes d'épiderme sur les gros calibres », prévient Christian Pinet.

• Sur le créneau Bergeval

⑤ Delicot_cov de Cot International fait l’unanimité. « C’est LA variété sans défaut, s’enthousiasme Christian Pinet. C’est la variété la plus productive sur ce créneau en cumul sur trois ans ». Cette variété autofertile se démarque par la qualité de ses fruits. Son épiderme solide résiste au vent et aux manipulations. « Dans les conditions des Pyrénées-Orientales, son fruit a une suture prononcée avec parfois des ouvertures pédonculaires », remarque Nathalie Courthieu. « Son seul bémol est une couleur de fond peu orangé », note Christophe Chamet.

• Sur le créneau Kioto

⑥ Digat_cov de CEP Innovation, autofertile, confirme son bon potentiel dans les trois bassins, avec un fruit attractif et de qualité. « Attention aux gros calibres qui sont pénalisés en coloration et en tenue », prévient Nathalie Courthieu. « Sa sensibilité à la bactériose peut entraîner des nécroses de bourgeons préjudiciables à la production certaines années. Un greffage haut ou intermédiaire est donc conseillé », fait remarquer Christophe Chamet.

⑦ A la même époque, Lady cot_cov de Cot International est une variété avec un très bon potentiel agronomique. « Elle est la plus productive sur ce créneau en cumul de production sur trois ans », assure Christian Pinet. Cette variété autofertile doit être éclaircie pour éviter l’alternance. « Elle cumule les avantages d’être résistante à la sharka et de demander un faible coût de production », indique Christophe Chamet. La récolte ne doit pas être anticipée malgré la coloration précoce des fruits car les fruits sont alors acides.

Lady cot_cov a des fruits bicolores attractifs et très fermes. Leur maturation est groupée, mais leur évolution est très lente sur l’arbre. La coloration précoce des fruits rend le déclenchement de la récolte plus difficile.

• Sur le créneau de fin juillet

Aucune variété n’a de potentiel agronomique équivalent aux variétés plus précoces. Trois variétés présentent pourtant des résultats intéressants dans les trois bassins.

⑧ Farely_cov d’IPS de la gamme Carmingo^® d’IPS se démarque par la qualité gustative et la tenue de ses fruits. Ses arbres sont vigoureux, faciles à conduire, tolérants à la bactériose et résistants à la sharka. « Mais étant autostérile, elle nécessite une bonne pollinisation, et cela a été plus compliqué cette année », nuance Christophe Chamet.

⑨ Oscar_cov de PSB, avec moins d’années de recul est un autre candidat. Son autofertilité, sa floraison tardive et importante lui garantissent une production régulière. Mais elle nécessite un éclaircissage à la fleur ou sur petit fruits. « Son potentiel de charge et de calibre sont encore à vérifier dans les Pyrénées-Orientales », informe Nathalie Courthieu. « Ses fruits ont une qualité gustative douce remarquable », continue Christian Hilaire.

⑩ « La variété Milord_cov de PSB, apporte un plus en termes de présentation par sa sur-impression de rouge avec une bonne tenue de fruit et un meilleur potentiel de calibre », fait observer Christophe Chamet. Sur le site du Ctifl de Balandran, elle a fait une très grosse production en 2016, tout comme en 2015. Sa floraison assez précoce doit être prise en compte avant implantation.