Relations commerciales
Les distributeurs se sont engagés à mieux négocier, l'Ania s'estime dans l'impasse
Les industries agroalimentaires ont vu la réunion du 11 février à Bercy comme un échec. A quinze jours de la fin des négociations commerciales, les relations sont plus que tendues.
Une fois encore, le gouvernement a tenté de jouer les médiateurs dans les relations commerciales. Le 11 février, à quinze jours de la conclusion des négociations, Stéphane Le Foll, Emmanuel Macron et Carole Delga ont réuni à Bercy fournisseurs et distributeurs. Il ne manquait que Intermarché et Leclerc (cf. encadré). Si le gouvernement indique que « les représentants de la grande distribution présents à la réunion ont réaffirmé leur engagement à négocier les tarifs 2015 en tenant compte de la situation économique de leurs fournisseurs agricoles », les fournisseurs ont montré leur colère. Le président de l'Ania, Jean-Philippe Girard, dénonce : « En octobre 2014, les enseignes avaient manifesté une première volonté de changer d'état d'esprit. Force est de constater qu'elle n'a jamais été suivie des actes (.) Nous sommes face à une situation de blocage sans précédent. » La FCD indique qu'une « grande partie des accords avec les PME est signée, conformément à nos engagements. Les enseignes ont entendu les messages de responsabilité sur les produits bruts ou semi-bruts. En revanche, comme chaque année, les discussions sont difficiles avec les grands industriels. » René Brichart, vice-président de la FNSEA, a mentionné plusieurs secteurs « sous pression, dont les f&l, pour lesquels la négociation devra être suivie de près ». Pour Luc Barbier, président de la FNPF, les « f&l sont moins concernés par la date butoir du 1er mars pour les négociations car elles sont faites quasiment au jour le jour ». En revanche, il souligne la mise en place de contrôles pour les fruits en 2014 « mais il faut aller plus loin ». Et de conclure : « Les distributeurs doivent entendre les producteurs. Il faut que Leclerc et Intermarché soient à la table des négociations sinon on ira les chercher ».
Dans le cadre de l'examen du projet de loi Macron, l'Assemblée nationale a voté l'amendement 1681. Celui-ci limite la durée des contrats d'affiliation entre les commerçants indépendants et la GMS à neuf ans. Les indépendants Intermarché et Leclerc sont montés au créneau. Ils demandent le retrait de cet amendement et, pour protester, ont boycotté la réunion du 11 février. « Nous n'avons rien contre le monde paysan, avec qui nous sommes prêts à discuter, mais il fallait marquer le coup », a expliqué Michel-Edouard Leclerc, PDG de l'enseigne éponyme.