Politique européenne
Les départements d’Outre-Mer vigilants face aux négociations UE/Mercosur
L’association Eurodom rassemble des entreprises et des organisations professionnelles des quatre départements français d’Outre-Mer. Elle tenait son AG la semaine dernière.
L’Assemblée générale d’Eurodom qui s’est tenue le 9 décembre à Bruxelles a permis notamment de faire le point sur les négociations commerciales entre l’Europe et les pays d’Amérique latine. La banane est au cœur de ces pourparlers. « La banane est considérée par les pays d’Amérique latine comme un point essentiel pour obtenir un accord », explique Gérard Bailly, délégué général d’Eurodom. Ainsi le Brésil avait démarré la négociation en demandant un contingent d’exportation de 200 000 t de bananes vers l’UE à droit zéro. La Commission européenne serait prête à faire des concessions car « l’UE tient davantage à cet accord que les pays latino-américains ». L’enjeu consiste donc à obtenir de la Commission les contreparties nécessaires pour que cet accord ne soit pas préjudiciable aux producteurs européens de bananes. Une réunion était programmée pour traiter de cette question lundi 13 décembre à Bruxelles, en marge du conseil agricole, entre les ministres de l’Agriculture français, espagnols et portugais et le directeur de cabinet de Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture.
Présent à cette journée Eurodom, Eric de Lucy, président de l’UGPBAN, a souhaité réagir, pour fld, aux récents propos de Fernando Aguirre, président de Chiquita (cf. fld hebdo du 9 novembre 2010). « Il est incroyable que cette entreprise – qui est la pire sur le plan de la banane – puisse critiquer le comportement des producteurs antillais. » Eric de Lucy a dénoncé « le comportement antisocial et arrogant de ces gens-là ». Il a rappelé « la violation des droits syndicaux et sociaux » par cette entreprise. Eric de Lucy regrette que Chiquita ait une « audience à Washington et à Bruxelles » et a fustigé « le laisser-aller éthique et moral des fonctionnaires européens. » « J’ai écrit au Commissaire en charge du Commerce Karel de Gucht pour lui dire que j’ai été choqué par le peu d’attention qu’il portait dans les négociations commerciales au comportement de ces entreprises. »