Produits d’import
Les déficits obligent à assouplir les cahiers des charges et les normes
Des refus pour taux de sucre insuffisant risquent d’être suivis par “plus de livraison du tout” ! De même va se poser le problème des petits calibres en fruits locaux ou d’importation.
L’offre de pêches et nectarines est toujours dans un creux. La récolte se termine à Murcie et en Andalousie alors que les régions de pleine saison tardent à monter en charge. En Extremadure, les rendements sont bien faibles et le taux de sucre est bas. La récolte de nouvelles variétés plus sucrées débute cette semaine, avec une arrivée tardive de nouvelles variétés de nectarine blanche.
Les distributeurs revoient les cahiers des charges à la baisse. La plupart acceptent des taux de sucre de l’ordre de 10 %, voire 8 à 9 % pour les moins regardants ou pour les ventes en barquette ! En revanche, les distributeurs sont plus prompts à refuser les lots d’abricots dont le taux de sucre est insuffisant.
Les premiers coups de chaleur font déjà des dégâts, surtout par éclatement. Certaines variétés d’abricots sont aussi sensibles. Les fruits lourds accrochent moins bien, les risques de chute sont toujours plus marqués après un printemps froid et pluvieux.
La région de Lerida a finalement aussi été touchée par de fortes pluies. Une zone de 2 000 hectares a également subi un gros orage de grêle. Par ailleurs, quelques vergers de poiriers ont été arrachés car ils sont contaminés par le feu bactérien. La propagation de cette bactériose – qui est apparue en 2007 dans la région – est favorisée par les pluies.
Degré Brix au plancher
En bigarreaux, quelle que soit l’origine, le degré Brix n’atteint souvent au mieux que 13 % contre 16 % exigé par les cahiers des charges. Dans le Nord de l’Espagne, la récolte a été stoppée. Elle reprend avec la Summit.
En Extremadure, les expéditions débutent dans le Val de Jerte. Les volumes sont encore faibles et les variétés précoces manquent de calibre. En Italie, les bigarreaux ne sont toujours pas cotés au départ d’Emilie-Romagne. Comme partout, la récolte de burlat a été perdue.
Le manque de fruits d’été oblige les pays importateurs à rechercher de nouvelles origines. En Russie, les acheteurs se tournent vers la Turquie, mais aussi vers la Serbie et l’Ouzbékistan. La récolte débute à peine dans le Sud de la Serbie. Cette donne risque de freiner durablement les achats en Europe de l’Ouest.
Les expéditions de raisin Victoria sous abris ont débuté en Sicile. Les grains sont gros, le taux de sucre assez élevé, mais la peau est encore bien verte. Les prix sont d’environ 3 euros au stade import. L’offre en variétés sans pépin est réduite. Les premiers lots de Marrakech devraient renforcer l’offre d’Egypte et d’Israël.
En pommes et en poires, les arbres sont bien chargés. D’autant plus que par manque de chaleur, les éclaircissages chimiques ont souvent été ratés. L’éclaircissage manuel n’est pas toujours possible. La proportion de petits calibres est donc attendue en hausse pour la prochaine campagne.