Maroc
Les cultures maraîchères sont en plein essor, les agrumes sont à la peine
Les légumes représentent 19 % de la valeur ajoutée du secteur agricole marocain. Et l'arboriculture, 23 %.
Le ministère marocain de l'Agriculture a diffusé les résultats de la dernière campagne agricole en regard de l'influence du programme Maroc Vert qui, depuis 2008, transforme profondément les cultures du pays. Ainsi, la structure de la valeur ajoutée agricole voit des productions céréalières baisser (30 % en 2008, 19 % en 2015) au profit des cultures maraîchères et arboricoles.
Fruits et légumes en tête
Les cultures maraîchères sont en plein essor au Maroc, avec un tonnage estimé à 7,6 Mt en 2014-2015. Avec 2 Mt, les primeurs, cultivés sous serre, sont un moteur de l'exportation agricole marocaine (50 %). Cependant, le ministère souligne que, depuis cinq ans, le secteur s'est diversifié. La tomate qui représentait l'essentiel de l'exportation, ne représente plus que 30 %, soit 441 000 t sur la dernière saison.
En agrumes, malgré 20 000 ha plantés, la prédominance de petits fruits complique fortement le travail des opérateurs.
Les autres f&l (haricots verts, pommes de terre, poivrons, melons, fraises, pêches, nectarines...) ont doublé de volumes entre 2008-2009 (800 000 t) et en 2014-2015 (1,4 Mt). Et la dynamique n'est pas grippée : ainsi, à Loukkos (région de Tanger-Tétouan) qui concentre 80 % de la production de petits fruits rouges du pays, 130 000 t ont été récoltés sur la campagne 2015-2016.
Les agrumes souffrent à l'export
En agrumes, la situation est beaucoup plus contrastée. Si la filière a atteint les objectifs de son contrat programme avec 20 000 ha plantés, la prédominance de petits fruits complique fortement le travail des opérateurs. Sur les 2 Mt produites en moyenne par an, le potentiel à l'export n'atteint pas les 25 %. Sur 2014-2015, 461 000 t ont été exportés (584 000 t la campagne précédente). Outre une baisse de la production, ceci s'explique aussi par de nouvelles régle-mentations à l'exportation mises en place afin d'améliorer l'image du produit marocain sur les marchés extérieurs.
Et la filière peine à trouver des sources de valorisation. L'industrie de transformation locale, avec peu de production, se tourne quelquefois vers l'importation de concentré d'agrumes.