Belgique
Les criées flamandes retirent du marché les endives de catégories II et B1
En retirant les endives de basse qualité, les cadrans belges veulent enrayer la spirale baissière du prix du chicon. Un remède de cheval pour une filière sinistrée.
La crise qui touche actuellement la filière endives est européenne. Les producteurs en Belgique semblent avoir pris le taureau par les cornes. Dans un courrier en date du 3 avril, Lava, l’organisation représentant les six plus importantes criées du pays, annonçait la prise de mesures drastiques pour essayer de rétablir la situation. La première est certainement la plus emblématique : les endives de catégories II et B1 sont retirées de la vente et ne sont plus commercialisées depuis le 8 avril. D’autre part, en ce qui concerne la qualité AB, celle-ci ne peut être vendue si le prix moyen cadran (Veiling Réo, Brava et Malines) de l’endive Flandria est inférieur à 0,40 €/kg. Cependant, si ce dernier est supérieur à 0,45 €/kg, elle peut alors être commercialisée. Avec ces mesures, la filière flamande tente de faire remonter le prix moyen en n’offrant aux acheteurs que des endives de haute qualité. La criée Brava met en marché 25 000 t d’endives par an. Pour son directeur général, Filip Fontaine, il était temps d’agir : « Les coûts de production ont atteint 0,80 € le kilo et au cadran, le prix dépasse rarement les 0,40 € . Il faut faire comprendre qu’une telle situation n’est pas normale ». On aurait même vu des endives labellisées Flandria à 0,35 € sans qu’elles puissent trouver preneur. Mais, Filip Fontaine refuse de considérer cela comme une action syndicale qui viserait les distributeurs : il s’agit plutôt de stopper la spéculation actuelle à la baisse. L’offre en produits Flandria serait largement suffisante pour le marché, les deux qualités retirées ne représentant qu’environ 10 % du potentiel belge. Le veiling Brava prendra en charge la destruction des chicons retirés. « Notre espoir, c’est que ce signal sera compris des acheteurs et qu’ils restent loyaux à Flandria et ne soient pas tentés d’acheter à bas prix en France,explique Filip Fontaine. Nous allons procéder à une estimation des stocks en racines pour évaluer la prochaine saison. » Quant à savoir combien de temps les mesures perdureront : « Nous continuerons tant que le marché ne se sera pas redressé. Quand ? Aucune idée ! »