Vaucluse
Les coûts de production au cœur de la visite du Ministre
Pour sa première visite en terre provençale, Bruno Le Maire a fait sensation avec une kyrielle de propositions et une volonté claire de dialogue.
Le Ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche Bruno Le Maire était la semaine dernière en Vaucluse. « Il ne fait pas de doute pour moi, que la filière fruits et légumes est celle, en France, la plus durement touchée par la crise. Je suis ici pour écouter l’inquiétude des producteurs et les aider à trouver des solutions à court terme et de nouvelles stratégies à long terme », a-t-il déclaré d’emblée. D’abord à Cavaillon sur une exploitation maraîchère, puis à Carpentras dans une station d’expédition et enfin autour d’une table ronde à Avignon, les propos ont tourné autour des problèmes récurrents de la filière : le montant des retraites, le manque de compétitivité, les coûts de production, les relations commerciales et l’organisation de la filière... Les échanges ont aussi largement débordé sur l’harmonisation des homologations des produits phytosanitaires ou la définition européenne de l’agriculture biologique. Sur de nombreux points, le ministre a démontré son accord avec les producteurs : « Le principal problème de la filière est le coût de production, le plus élevé d’Europe. J’attends pour fin août des propositions des producteurs afin de prendre des mesures d’urgences, comme des allègements de charges afin d’aider les agriculteurs les plus touchés. » Une proposition de la FNSEA (non rendue publique) a été présentée concernant la réduction du coût du travail. A priori, elle ne sera pas retenue. En revanche, André Bernard, président de la FDSEA 84 a proposé un nouveau système de compensation des charges, compatible avec la législation européenne qui a retenu toute l’attention de l’équipe ministérielle et des professionnels. Aux questions de Fld Hebdo sur le problème des restrictions à l’importation de certains fruits par la Russie, le ministre de l’agriculture qui est aussi celui de l’alimentation, s’est montré plus que réservé : « Il s’agit seulement d’un problème de sécurité alimentaire. » Un avis que ne partage pas Bruno Dupont, président de la FNPF qui déplore que « les contraintes au niveau phytosanitaire s’alourdissent régulièrement. Au-delà du problème de sécurité alimentaire, cette attitude pourrait masquer une grave crise économique intérieure. »