Politique agricole commune
Les coopératives européennes veulent plus de soutiens de Bruxelles
La coopération agricole s’est inquiétée sur l’évolution des indicateurs déterminant l’aide aux OP fruits et légumes.
Le 5 mai dans le cadre du salon Medfel à Perpignan, les représentants des coopératives de fruits et légumes françaises, italiennes et espagnoles ont appelé de leurs vœux un soutien plus fort de la Commission européenne pour renforcer le pouvoir de marché des producteurs face à une grande distribution de plus en plus concentrée. Les présidents se sont montrés très préoccupés par le débat actuellement engagé au sein du comité de gestion sur la définition de la valeur de la production commercialisée (élément qui détermine les aides aux organisations de producteurs de f&l). Ils dénoncent le fait que derrière une discussion technique, se cache la remise en question des fondamentaux de l’OCM f&l de 2007. « Cette réforme si elle devait être adoptée, conduirait à la diminution du budget déjà très faible alloué au secteur (3,5 % de la PAC pour 17 % de chiffre d’affaires agricole) alors même que nous subissons une crise sans précédent », affirme le communiqué commun des trois fédérations de italiennes (Confcooperative), françaises (Felcoop) et espagnoles (Cooperativas agroalimentarias). « Il faut l’affirmer ici bien fort, c’est de l’avenir de l’agriculture européenne dont il s’agit. On a usé tous les éléments techniques de la Commission européenne mais aujourd’hui, on se rend compte que nous avons été baladés. (..) A terme, les prix bas seront fatals pour tout le monde. C’est une question de bon sens, c’est de cela dont il s’agit », a martelé durant la table ronde Jean-Michel Delannoy, président de Felcoop. De leur côté, les Espagnols ont indiqué : « le traité de Lisbonne devrait être mis en marche plus fortement, car en ce moment, la Commission européenne fait ce qu’elle veut. (..) Avec cette mobilisation commune, c’est le dernier effort pour maintenir cette OCM », a indiqué José Antonio Plaza de Cooperativas agroalimentarias. Quant aux Italiens, ils ont rappelé qu’ils avaient actuellement à faire face à une « démultiplication des OP. Nous voulons une meilleure représentativité pour être plus forts face à la grande distribution », a ainsi indiqué Davide Vernocci, de Confcooperative.
La veille, le 4 mai, Paolo de Castro, le président de la Commission agriculture du Parlement européen, a fait voter à l’unanimité le fait que le Parlement européen puisse bloquer une décision de la commission européenne plus particulièrement une décision prise en Comité de gestion. Pour l’heure, cette décision doit être approuvée par la commission juridique du Parlement européen.
Reste que le prochain comité de gestion f&l qui se tient le 25 mai doit trancher sur le calcul de la VPC pour la transformation, une décision que refusent les pays producteurs de f&l. Lors du congrès EGEA, Lars Hoelgaard de la DG Agri a donné son point de vue à fld : « Le budget des f&l est tout à fait contraire aux autres secteurs agricoles, dont les budgets sont bloqués, car dans leurs cas, on a donné des aides directes découplées. Pour les f&l, il existe une règle spéciale selon laquelle on calcule le budget chaque année sur la base de la valeur de la production commercialisée, avec un maximum de 4,1 % et une réserve de 0,5 % pour les mesures de retrait. Cela veut dire que c’est établi sur la valeur du produit donc il y a des potentiels d’augmentation. On a donné la responsabilité aux organisations de producteurs, on leur a donné tout le pouvoir tout le budget dans le cadre des programmes opérationnels. On a peut-être sous-alimenté le budget, si je me rappelle bien c’est 1,4 MdE (budget de référence OCM 2007). On a distribué cela aux Etats membres pour responsabiliser les organisations professionnelles et les laisser gérer. C’est donc un peu contradictoire de dire oui mais maintenant que nous avons des responsabilités, nous n’en voulons pas vraiment on veut aussi que Bruxelles vienne à notre soutien. »