Europe
Les coop françaises et espagnoles de f&l s’interrogent sur le projet de réforme de la Pac
Le 18 octobre dernier, les représentants des coopératives françaises et espagnoles de f&l et de vin ont réagi au projet Ciolos. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le compte n’y est pas.
Alors que Dacian Ciolos rejette toutes les critiques et assure que « tout le monde va se retrouver » dans ses propositions de réforme de la Pac, dans les campagnes françaises l’inquiétude, voire l’incompréhension, prévaut. C’est ce qu’a démontré une table ronde organisée, le 18 octobre, par Felcoop dans le cadre du Miffel à Avignon. Et dans une région où l’arboriculture, la viticulture et le maraîchage dominent, l’état d’esprit général est que cette réforme n’est pas adaptée à leurs spécificités, mais qu’elle a été taillée pour les grandes exploitations céréalières. Une idée reprise par Jean-Michel Delannoy, président de Felcoop : « Le recensement agricole montre que le seul secteur qui progresse est celui des céréales. C’est un signe de l’appauvrissement de l’agriculture française. » En ce qui concerne les deux premiers secteurs, la question problématique est celle du verdissement des aides. « Nous ne pourrons pas entrer dans le règlement du verdissement des aides en raison de l’obligation de trois cultures, a souligné Jean-Pierre Cuxac, vice-président de l’Anifelt. De plus, je constate que le niveau d’abondement sur le second pilier reste encore très flou. » Le second pilier, une notion dont Magali Filhue de Felcoop devait « relever la complexité et dont les f&l sont exclus actuellement. La Commission européenne prendra elle en compte les spécificités des f&l ? » D’autres interrogations sont venues sur les DPU. « Celles-ci se promènent entre le premier et le second pilier, devait noter Bruno Darnaud, président de l’AOPn pêches/nectarines. Faut-il abandonner le débat ou faire un lobbying fort pour qu’ils entrent dans les DPU ? » La réponse est venue de Magali Filhue : « Les f&l sont éligibles aux DPU. La question est de savoir s’ils seront dotés. » Dans le global, sept questions primordiales restent encore sur la table des négociations. Des négociations qui seront compliquées car, pour la première fois, elles concerneront vingt-sept pays. Et autant de politiques nationales.