Sud-Est
Les coop du Sud-Est évoquent l’avenir de la politique agricole commune
Coop de France Alpes-Méditerranée organisait un colloque sur la Pac après la réforme de 2013. Avec comme enjeu majeur la question de la régionalisation des aides.
Si l’OCM unique est supposée simplifier la Pac, dans le Sud de la France le mot simplification ne prend pas le même sens comme l’a montré un colloque organisé le 16 février par Coop de France Alpes-Méditerranée. Les régions du Sud (Paca, Rhône-Alpes, Corse et Languedoc-Roussillon) ont déjà précisé leur position, basée sur la prise en compte des spécificités de l’agriculture méditerranéenne. Les professionnels du Sud s’arc-boutent sur cette position pour faire valoir leur avis. « En juin 2013, devait signaler Claude Rossignol, président de la FRSEA Paca, les Etats devront indiquer si la Pac sera gérée au niveau national ou régional. Nous proposons, en ce qui nous concerne, une gouvernance régionale – voire interrégionale – pour répondre à cette disposition. » La réponse de Patrick Trillon, président de FranceAgriMer, a été sans appel : « Il ne peut y avoir qu’une gouvernance nationale. » Une autre inquiétude est venue du calendrier : que va-t-il se passer entre janvier et décembre 2013 ? « On ne le sait pas, a répondu Anne Haller de FranceAgriMer. Il est probable que nous allons continuer sur le régime actuel et devoir attendre 2016, date de l’évaluation, pour savoir si les fonds opérationnels sont maintenus. » La question du verdissement des productions mono-cultures sous serres a été soulevée par Michel Saffin (AOPn Tomates et Concombres de France). « Les serres ne sont pas éligibles aux DPU, le seront-elles au DPB ? » Autre inquiétude, le financement de la Pac : « Le budget devrait être stable, a souligné Anne Haller, entre 2014 et 2020, mais quid de l’inflation ? » Une autre question a intrigué l’assistance : en 2019, il n’existera plus que la part convergée et le verdissement. « La France est favorable à cette disposition, a indiqué Patrick Trillon, mais il faut y aller moins vite. » Une inquiétude supplémentaire est venue du fait que, dans le cadre de l’OCM unique, tous les dispositifs seront traités simultanément. Pour d’autres, il ne faut pas lire dans le soutien couplé aux JA en fonction des Etats, un taux de 5 à 10 %, mais « de 0 à 5 % ou 0 à 10 % ». Enfin, la grande question a été celle de l’interdiction de position dominante. De nombreuses questions ont porté sur le seuil qui le déterminera ou encore le soutien découplé à la transformation qui, s’il disparaissait, condamnerait les filières. « Il y a donc, devait-il conclure, autant de risques de déséquilibres. » Seul espoir : les élections en France et en Allemagne en 2012 devraient encore retarder les calendriers de négociations et de mises en place.