Avignon
Les contre propositions du Modef au rapport Attali
La commission nationale fruits et légumes du Modef s’est réunie récemment afin de discuter du rapport Attali. Son projet sera présenté aux élus voire au Premier ministre.
« Un choix symbolique, a déclaré Raymond Girardi, secrétaire national du Modef, car nous sommes à Avignon au cœur d’un grand bassin de production et dans un département où le nombre de mètres carrés de grandes surfaces par habitant est parmi les plus élevés de France. » Une trentaine de délégués ont participé à la commission dont l’objectif était de formuler des contre propositions à la réforme Attali. « Les résolutions du rapport vont à l’encontre des intérêts des producteurs et des consommateurs. Rien n’est prévu pour juguler les dérives de la grande distribution française, la plus rapace au monde. Comment peut-on prôner plus de libéralisme, alors que les productions françaises sont devenues le complément des importations avec l’expansion de la grande distribution, entraînant la disparition des agriculteurs français ? ».
Sur la base de ce postulat, le Modef a formulé ses propres recommandations. Il s’agit en premier lieu du maintien de l’interdiction de vente à perte élargie aux produits agricoles et de l’application permanente du coefficient multiplicateur sur les produits frais, périssables et transformés. Le Modef revient aussi sur l’interdiction des marges arrières (pourtant inscrite dans la loi NRE), des référencements et des têtes de gondoles, « qui sont autant de formes de racket des fournisseurs ». Le Modef propose aussi une taxe sur les f&l importés dont le montant serait reversé aux pays les plus pauvres afin d’aider les populations locales à installer des cultures vivrières. Le Modef s’oppose aussi à la suppression des commissions départementales d’équipement commercial afin de maintenir les contrôles sur l’implantation des GMS. Le syndicat souhaiterait même que pour chaque mètre carré construit un pourcentage à définir soit dédié à la vente directe. Pour terminer, le Modef propose que les délais de paiements soient supprimés, remplacés par des paiements à la livraison. « Ces propositions ont pour objectif,conclut Raymond Girardi, de bénéficier de conditions pour que les agriculteurs puissent obtenir des prix rémunérateurs. »
Le projet du Modef sera présenté aux élus locaux, aux parlementaires, voire au Premier ministre et au Président de la République. Par ailleurs, le Modef appelle à la mobilisation de tous les agriculteurs pour participer à la manifestation qui se déroulera le 26 novembre à Bruxelles. Organisée par la coordination paysanne européenne, ce rassemblement a pour but de réclamer « une autre PAC. »