Aller au contenu principal

Enquête du Credoc
Les consommateurs surestiment la hausse des prix

L’enquête exclusive du Credoc, exposée aujourd’hui aux Entretiens de Rungis, souligne un point fort : les consommateurs continuent de surestimer la hausse des prix mais ils semblent en savoir plus, sur la formation du prix, que la filière voudrait le croire.

Après le coût matière en restauration hors domicile, les Entretiens de Rungis abordent un sujet qui déchire la filière fruits et légumes depuis 2004 : le prix. Au centre de l’événement, le dévoilement d’une enquête exclusive réalisée en juin dernier par le Credoc sur la perception des prix en fruits et légumes (et du poisson par ailleurs) par le consommateur. Angélique Delahaye (FNPL), Magali Bocquet (FCD), Gilles Vignaud (UNFD), Pierre-Alix Pallandre (Casino), Robert Rochefort (Credoc), des représentants des consommateurs et plusieurs opérateurs de la filière exposeront leurs vues sur la question. Luc Chatel, secrétaire d’État chargé de la Consommation et du Tourisme, devrait intervenir en clôture des débats.

Le constat du Credoc est clair : la baisse structurelle de la consommation de produits frais est d’abord due à un effet générationnel. Mais, pour les fruits et légumes, c’est une mauvaise perception de la réalité du prix qui entraîne la désaffection dans les achats. Le consommateur d’ailleurs est de plus en plus vigilant sur les prix des fruits et légumes : 73 % des interviewés les surveillent systématiquement.

Une meilleure connaissance du mécanisme des prix des fruits et légumes

Le Credoc souligne surtout un fort décalage entre la réalité des augmentations de prix et leur perception. Ainsi, 94 % des interviewés considèrent que le prix des fruits et légumes a augmenté au moment du passage à l’euro ; en réalité, les fruits ont baissé de 5 % et les légumes d’un point pendant la période 2001-2002. Passée la mi-2001, la tendance à fortement surestimer l’inflation réelle fut un phénomène européen et elle a cruellement frappé le secteur. Mais on remarquera aussi que lorsque le sondage porte sur des fruits et légumes précis, la proportion plus importante d’individus pensant que les prix ont augmenté a tendance à baisser. Sur une période d’un an, le consommateur semble un peu plus en phase : 74 % pensent que les prix ont augmenté ; ce fut le cas entre mai 2006 et 2007, à 1,8 % pour les fruits et 3,4 % pour les légumes.

En tout cas, le consommateur semble mieux connaître les mécanismes de la formation de prix. Ainsi, 51 % répondent que la récolte ou l’équilibre entre offre et demande entrent dans l’équation. Mais 26 % pensent que c’est le commerce, 10 % l’Europe et 4 % par décret du gouvernement (sic !) qui décident du prix à l’étal. Il ne faut pas se leurrer. Comprendre n’est pas toujours accepter : ils trouvent l’évolution des prix non justifiée (73 %). Des variations peuvent infléchir le jugement et rendre l’évolution du prix plus acceptable : un label de qualité (47 %) ou les différences entre variétés. Voilà qui plaident pour les démarches des producteurs et la défense de la recherche variétale. En revanche, seuls 70 % trouvent acceptable que le prix varie selon l’origine : un fruit “produit en France” n’est pas un critère d’achat important pour le Credoc. A terme, il faudra peut-être aussi prendre en compte la sensibilité environnementale naissante.

Les raisons pour ne pas acheter des fruits et légumes sont désormais bien circonvenues et chiffrées. Globalement, c’est donc bien la cherté (26 % pour les fruits, 22 % pour les légumes). Cependant, cette notion est souvent bien relative (lire encadré sur la pomme). En revanche, évoquer la difficulté de conservation en deuxième raison, c’est aborder un autre problème de fond : l’accessibilité aux fruits et légumes. Et sur ce terrain, le produit frais n’est pas seul et doit faire face à une concurrence forte, trempée dans les nouvelles habitudes de consommation (moins temps, moins de savoir-faire…).

Les plus lus

<em class="placeholder">Géraldine Toupet, présidente de la coopérative agricole du haricot de Soissons.</em>
Dans l'Aisne, le haricot de Soissons veut attirer de nouveaux producteurs
Désireuse d’attirer de nouveaux producteurs, la Coopérative agricole du haricot de Soissons a présenté la filière lors d’une…
Versement de produit cuprique dans un pulvé.
L'Anses revoit les autorisations en cuivre pour l'arboriculture et le maraîchage

Treize produits à base de cuivre ont perdu leur AMM cet été en un seul coup. D’autres ont perdu de nombreux usages. Voici…

<em class="placeholder">Plusieurs fruits et légumes posés sur une table en bois, incluant des tomates, carottes, courgettes, poivrons, de l&#039;ail, des oranges, fraises, bananes, des grappes de ...</em>
Prospective fruits et légumes : une étude imagine le futur de la filière à horizon 2040

Commandée par le ministère de l’Agriculture, une étude de Ceresco et AgroClimat2050 se livre à un exercice prospectif, en…

<em class="placeholder">Olivier Terrien, maraîcher à Divatte-sur-Loire</em>
Maraîchage en Loire-Atlantique : « Nous semons très dense, à 70 kg/ha, pour que le sorgho couvre rapidement le sol »
Face à des problèmes de fatigue des sols, Olivier Terrien, maraîcher en Loire-Atlantique, a diversifié ses cultures et développé…
<em class="placeholder">Un verger de pommes en haie étroite.</em>
Le verger de demain sera plus productif et mécanisable

La nécessité de compétitivité et la pénurie de main-d’œuvre amènent la filière pomme à reconsidérer la conception des vergers…

Gironde : les filières asperges et fruits rouges réunies dans un seul salon

L’International asparagus days (IAD), dédié à l’asperge, et l’International berries days (IBD), consacré aux petits fruits…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes