Les conséquences fiscales du décès d'un associé
Le décès d'un associé entraîne des conséquences fiscales non négligeables pour les héritiers. En effet, il faut non seulement envisager le paiement des droits de mutation par décès mais également l'éventuelle imposition sur les bénéfices et celle des plus-values professionnelles
Le décès d'un associé entraîne des conséquences fiscales non négligeables pour les héritiers. En effet, il faut non seulement envisager le paiement des droits de mutation par décès mais également l'éventuelle imposition sur les bénéfices et celle des plus-values professionnelles

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DROITS DE MUTATION À TITRE GRATUIT
Le paiement des droits de mutation* est exigible au plus tard dans les six mois du décès. Une déclaration de succession, ou au moins le paiement d’un acompte, doit être effectuée dans ce délai auprès de l’administration fiscale. Le montant des droits dus au titre des parts sociales va dépendre de la situation des héritiers par rapport à la société.
- S’ils deviennent associés, on peut envisager l’application du régime de faveur dit Pacte Dutreil. Ce dispositif permet d’exonérer, à concurrence de 75 % de leur valeur, la transmission de parts de société agricole. Pour pouvoir s’appliquer, les parts sociales doivent faire l’objet d’un engagement collectif de conservation d’une durée minimale de deux ans en cours au jour de la transmission. Cet engagement doit avoir été pris par le défunt ou le donateur, pour lui et ses ayants cause à titre gratuit*, avec d’autres associés. Toutefois, lorsque les parts ou actions transmises par décès n’ont pas fait l’objet d’un engagement collectif de conservation, des héritiers ou légataires peuvent entre eux ou avec d’autres associés conclure l’engagement prévu dans les six mois qui suivent la transmission. Ensuite, chacun des héritiers prend l’engagement, dans la déclaration de succession, de conserver les parts ou les actions transmises pendant une durée de quatre ans à compter de la date d’expiration du délai de deux ans prévu pour l’engagement collectif.
- S’ils ne souhaitent pas intégrer la société ou qu’ils n’obtiennent pas l’agrément des autres associés, dans ce cas, ils se verront appliquer l’abattement auquel ils peuvent prétendre selon leur qualité d’héritier (exemples : enfant = abattement de 100 000 euros ; frère = 15 932 euros).
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IMPOSITION DE LA QUOTE-PART DE RÉSULTAT
En principe, seuls les associés présents au jour de la clôture sont imposés sur leur quote-part de résultat, puisque seuls ces derniers peuvent prétendre au résultat au moment de la clôture. Toutefois, les associés peuvent décider de procéder à une répartition des résultats au profit de la succession pour la période comprise entre la dernière clôture et le décès de l'associé, mais cette répartition n'est alors pas opposable à l'administration fiscale pour la prise en compte de l'assiette de l'impôt.
C'est pourquoi les associés d'une société soumise au régime réel et les ayants droit du défunt peuvent, sur option, demander à ce que l'impôt sur le revenu soit immédiatement établi au nom du défunt pour sa quote-part. Et ce dans les résultats réalisés depuis la fin de la dernière période d'imposition jusqu'à la date du décès.
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IMPOSITION DES PLUS-VALUES PROFESSIONNELLES
Le décès de l’associé peut entraîner l’exigibilité de la plus-value professionnelle, dès lors que le défunt exerçait une activité professionnelle au sein de cette société. Toutefois, il existe des régimes de faveur applicables à ces plus-values si le défunt détenait les parts ou exercait son activité depuis au moins cinq ans.
- Exonération en fonction des recettes
Une exonération totale est prévue dès lors que la quote-part de recettes lui revenant ne dépasse pas 250 000 euros. Une exonération partielle est possible lorsque cette quote part de recette est comprise entre 250 000 et 350 000 euros.
- Exonération en fonction de la valeur des parts transmises
Lorsque la valeur des parts transmises n'excède pas 300 000 euros, l'exonération est totale. Elle est partielle lorsque cette valeur est comprise entre 300 000 euros et 500 000 euros.
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*Glossaire
- Droits de mutation : impôt payé pour un acte de changement de propriétaire, souvent appelé à tord frais de notaire.
- Ayant cause à titre gratuit : personne à laquelle le défunt ou donateur transmet gratuitement tout ou partie de son patrimoine.
Au décès d’un associé, il faut se pencher sur plusieurs aspects fiscaux. Tout d’abord, il faut régler les droits de mutation, puis se fixer sur les modalités d’imposition de la quote-part de résultat. Enfin, le décès de l’associé peut entraîner l’exigibilité de la plus-value professionnelle.