Produits d’import
Les changements d’habitude de consommation ont été mal anticipés
En quêtes de prix bas, le consommateur privilégie aussi l’autoconsommation. En année de forte récolte, la filière doit alors se doter d’outils marketing plus puissants.
En année de forte production et de prix bas, la filière n’est pas dotée d’outils pour inciter à l’achat : bons d’achats, jeux concours … Après tout, les contraintes du porte monnaie sont plus impérieuses que la perspective de vivre plus longtemps en achetant plus de fruits et légumes !
C’est donc souvent au gré des actualités que la plupart des consommateurs apprennent la mévente de nos produits. Ces actualités d’une filière en crise ont peut être un effet bénéfique sur les comportements d’achat. Il n’en reste pas moins que la progression de la consommation est bien moins rapide que celle de l’offre.
Pourtant, les prix bas sont en phase avec les attentes liées à la crise. Ainsi en Espagne, selon le panel consommateur TNS, l’autoconsommation progresse de 8,5 % en 2008. Il s’agit aussi bien de produits du jardin ou des repas tirés du sac au travail ou à l’école. Ce changement a du se confirmer en 2009 : pour certains fruits comme l’abricot, c’est l’année des confitures ! En Grande Bretagne, les fermes qui proposent l’auto - cueillette des fruits rouges bénéficient d’une nette progression d’activité, de l’ordre de 30%.
L’Emilie Romagne en crise
En Emilie Romagne, les problèmes de mauvaise tenue sont plus sévères qu’ailleurs. En trois semaines, les prix à la production des nectarines se sont effondrés d’environ 70 %. Le calibre B n’est plus payé que 10 cent au producteur. En pêche, la situation est moins mauvaise. Le ministère de l’agriculture de la région a organisé des réunions interprofessionnelles pour tenter de résoudre la crise. Des retraits ont été décidés car il est difficile de contraindre les acheteurs de payer plus cher des fruits de qualité moindre.
Moins fragile, la gamme des prunes bleues se valorise assez bien.
Même en baisse, le flux des pêches et nectarines d’Espagne qui transitent par Saint Charles atteint au moins 350 t par jour. Une partie est réexportée. Les prix sont un peu plus fermes, surtout en pêches.
Révisions à la baisse
En Catalogne, les prévisions de récolte de pomme et poire sont bien revues à la baisse. Catalonia Qualitat l’estime à -17 %, soit 290 000 t en pomme et 217 000 t en poire. La baisse est plus forte à Lérida (-23 % en pomme) mais elle est compensée par les meilleurs rendements de la province de Gérone. Les pluies de juillet sur tout le piémont pyrénéen ont aggravé les pertes du printemps. Les écarts de température ont aussi causé de grosses chutes de fruits. La prune est aussi déficitaire, surtout les variétés traditionnelles comme les Reine Claude sur Logroño.
Dans le nord de l’Europe, on table sur une bonne production mais avec plus de problèmes de qualité du fait des épisodes pluvieux et de la grêle. En poire, les Pays Bas annoncent 311 000 t contre 170 000 t l’an passé (gel).
Au Chili, les tonnages exportés (semaine 26) sont d’environ 126 000 t sur un prévisionnel de 179 000 t. Il reste donc 52 000 t sous froid, soit +60 % en un an, auxquels s’ajoutes les stocks en Europe.