Produits d’import
Les budgets serrés et le froid jouent contre les prix, surtout en légumes
La promo accentue les écarts de prix. Le froid aggrave la baisse de la consommation. Les calendriers de mise en place et de production des cultures d’été sont décalés.

Les fruits d’hémisphère Sud continuent d’afficher des performances très honorables. Les prix sont si bien défendus que cela peut freiner les ventes de certaines espèces. Dans un contexte pourtant porteur, il a donc fallu revoir en légère baisse ceux du Ribier du Chili. La saison du Thompson Seedless est terminée. Cela va faciliter la vente du Dauphine d’Afrique du Sud malgré un intérêt gustatif limité.
En fruits à noyau, la saison des nectarines est terminée alors qu’il reste les variétés très tardives de prunes à commercialiser, comme Autumn Royal et Roysun.
Certaines enseignes commencent à s’inquiéter pour leur approvisionnement de pommes Gala et Granny. En l’absence de programme, la loi de l’offre et de la demande va jouer à plein au profit de la première.
La campagne des fruits d’été débute cette semaine. La progression des arrivages sur les vergers de Huelva sera assez rapide avant de se stabiliser au bout de deux semaines. Lors du gel, les producteurs – qui sont de taille très importante dans cette région – ont mis en place des moyens de protection artisanaux qui vont jusqu’au brûlage de toute matière inflammable. Par manque de temps et de matériel, ils ont porté leurs efforts sur les vergers les plus précoces, ce qui aura pour effet de décaler le déficit sur les variétés de pleine saison. La région aura un déficit d’environ 40 %.
Dans les secteurs de Murcie et de Valence, les pertes liées au gel sont très irrégulières d’un secteur et d’un producteur à l’autre. Au total, la baisse ne serait que d’environ 25 %. Plus au Nord, la grêle a touché plusieurs secteurs dans l’Aragon et en Catalogne.
En Italie, les prévisions de récolte seraient normales dans les vergers des Pouilles, du Basilicate et de Calabre. Les jeunes vergers qui avaient été implantés au milieu des années 2000 vont donc enfin être rentabilisés.
Dans un contexte de “promo-dépendance” du marché, les prix de la fraise font le grand écart. Les fruits locaux sont bien valorisés, d’autant plus que les rendements sont plus faibles. En revanche, les fruits d’Espagne sont systématiquement classés dans la gamme des produits en promotion et les prix sont quatre fois plus bas. En pleine saison, la framboise est aussi bradée jusqu’à 4 €/kg. La myrtille échappe à ce marasme et se valorise bien, entre 13 et 16 €/kg. Les gros opérateurs livrent des camions complets.
Avec l’arrivée à maturité des cultures sous chenille au Maroc, l’offre de melon va progresser quelque peu en volume et en calibre. Mais les rendements sont déficitaires au moins d’un tiers. La récolte se termine sous les serres sur Agadir sauf chez ceux qui avaient relancé les cultures après le gel de février. L’écart de maturité avec l’Espagne est annulé car il fait plus froid au Maroc.
Le marché des légumes primeurs tourne au ralenti. Fait étonnant, les crudités comme la fève et le petit pois d’Italie sont de vente difficile alors que la concurrence du Maroc est révolue. Ce désintérêt pèse déjà sur les prix de cette gamme.
Les tomates rondes restent en excédent, avec des surenchères à la baisse pour servir des promotions en provenance du Maroc et aussi d’Espagne.