Les Bouches du Rhône réunissent les Etats généraux des f&l
L’agriculture des Bouches du Rhône – premier département français producteur de tomates, laitues, courgettes, concombres et poires- paie chèrement les crises estivales. Les mesures annoncées par Hervé Gaymard en octobre, représentent 1,4 ME pour ce département où les pertes sont estimées à 100 ME. Pour évoquer la situation, le FDSEA 13 avait organisé, la semaine dernière, les premiers Etats Généraux des fruits et légumes.
L’idée était d’évaluer les pistes et de les retravailler ultérieurement pour préparer l’avenir des F&L dans ce département et plus largement en Provence. Mais l’invitation, en dépit de la qualité du “plateau” (Pierre Banc, Angélique Delahaye, Laurent Favel) n’a pas eu le succès escompté : une centaine de personnes assistait aux débats, signe selon les organisateurs du “découragement des agriculteurs”. Démobilisation liée à “une crise indiscutable de l’agriculture, qui a atteint un seuil critique, selon les termes du Préfet de Région Christian Frémont. Mais une crise qui peut se reproduire si rien n’est fait pour sortir des remèdes conjoncturels, et trouver des moyens structurels.”
Parmi ces remèdes, le préfet propose “la mise en place d’un mécanisme de gestion de crise économique entre les Pouvoirs Publics et la production. Cet instrument permettrait en tout premier lieu de distinguer les crises européennes, négociables avec Bruxelles, et les crises locales sur lesquelles le Gouvernement peut intervenir. ça n’a jamais été fait et pourrait permettre d’aller plus loin dans la stratégie d’action.” Pour sa part, Angélique Delahaye a pointé du doigt “le manque de cohésion professionnelle. On trouve des solutions ponctuelles et locales, filière par filière, mais on a jamais trouvé les solutions dont on avait besoin. Il est urgent qu’un mécanisme d’anticipation soit mis en place, avant que l’amnésie ne frappe les producteurs plongés dans la routine, car la FNPL ne pourra accepter une nouvelles année comme 2004.” Pour Pierre Banc, il convient de “redonner son sens à l’action collective. Mais il est évident que nous ne nous en sortiront pas seuls, sans le soutien des Pouvoirs Publics et de la société, nationale voire internationale.” Pour conclure la journée, André Boulard, président de la chambre régionale d’Agriculture a proposé une série de motions (mesures financières d’urgence, modification de l’OCM ; compensation des distorsions de concurrence, etc.), remises au Préfet de Région, chargé de les transmettre à Paris.