Production
“Les Belles salades de Provence” en pleine introspection
Le syndicat a lancé vendredi soir sa campagne 2007/2008. Au cours de cette soirée, c’est surtout de l’avenir de l’organisation dont il a été question.
Mais où en est le syndicat “les belles salades de Provence” ? Vendredi, lors de la soirée de lancement de la campagne, la vague verte n’avait rien d’une déferlante. Si les semenciers et les gros producteurs étaient présents, en revanche, il n’a échappé à personne que les grosses, voire les très grosses entreprises d’expédition ne sont plus là. En coulisse, certains membres actifs ne cachent d’ailleurs pas « que le modèle provençal a pris 20 ans de retard. »
Ceci étant, il faut reconnaître un courage certain au président Rémy Roux pour tenter d’inverser la machine et faire en sorte que les adhérents reviennent à la réalité des marchés. La stratégie adoptée cette année a été de réunir des spécialistes de divers secteurs pour apporter un regard extérieur. Coup de froid lorsque Michel Beltran, responsable du SNM pour le Sud-Est, a déclaré, « le prix de la salade sur le marché européen ne se fait plus à Châteaurenard. Le prix est fait par le plus offrant et le plus réactif. » Deuxième coup de semonce lorsque, Franck Ruloff, PDG de Rijk Zwaan a demandé « connaissez-vous vos véritables concurrents ? » Enfin, pour enfoncer le clou, Bernard Neff, Ubifrance Düsseldorf, s’est lancé dans la description du marché allemand en insistant sur un point : « C’est une complainte que je lance une nouvelle fois avant le début de la campagne hivernale. C’est votre capacité à répondre à la norme EurepGap, qui conditionnera la présence de la salade française sur le marché. Sachez que désormais, les importateurs ou les courtiers avec lesquels vous travaillez ne signeront pas à votre place. Ils ne prendront plus le risque d’une responsabilité qui est la vôtre. » Dans la salle aussi, des questions ont fusé, comme celle de Jacques Gautier, de la société semencière éponyme. « L’idée des Belles salades est intéressante. Mais elle n’a pas d’avenir si le groupement n’a pas de stratégie globale. » En écho à tout cela, la production a eu une seule question « Et les prix alors ? »Pourtant, les Belles Salades ont des projets. L’idée d’une OP fait son chemin, mais certaines contraintes comme la centralisation des paiements, donc la transparence semblent insurmontables. Le groupement lancera également cette année, un “complexe” portant son logo. Mais les expéditeurs y sacrifieront-ils leurs propres marques d’entreprise, ou parviendront-ils à conjuguer les deux ? Enfin, sur le plan de la promotion, des coffrets cadeaux seront remis aux négociants pour leurs clients. La promotion passera également par l’habillage de caddies dans les GMS de la Vallée du Rhône, sur la partie Ouest de la France, par un affichage 4 x 3 sur les Min et enfin par une vague de spots TV de 15 jours, financée par la Région dans le cadre de la campagne “Terroir de Goût”.