Les arbos se préoccupent de leur succession
Une enquête, effectuée par l’Ecole supérieure d’Agriculture d’Angers auprès de 284 entreprises arboricoles du département, souligne que près de 25 % du verger angevin n’aura pas de repreneur d’ici 2015.
Lors de l’assemblée générale de leur syndicat le 22 juin, les producteurs de fruits du Maine-et-Loire ont pris connaissance d’une étude sur la transmission des entreprises arboricoles de leur département réalisée par l’ESA (Ecole Supérieure d’Agriculture d’Angers) sous la responsabilité de la DDAF.
Philippe Guérif s’est basé sur une enquête effectuée auprès de 284 entreprises dont 195 en OP. En quatre ans, 1 263 hectares ont été arrachés dans le cadre du plan de restructuration dont 812 ha dans le cadre d’une cessation. Parmi ces cessations, 46 % étaient transmissibles mais se sont retrouvées sans repreneurs. Philippe Guérif estime même aujourd’hui que 25 % du verger angevin n’aura pas de repreneur d’ici 2015 ce qui représente 1 200 hectares environ.
Pour ce département, premier producteur de pommes, la transmission reste difficile. Les producteurs évoquent les prix de vente trop faibles face au coût de revient, l’absence de repreneurs, l’importance du capital d’investissement (500 à 600 000 Euros pour 20 ha) et la rentabilité insuffisante des capitaux. L’étude révèle aussi que les successions se préparent trop tardivement notamment chez les coopérateurs qui représentent 65 % des arboriculteurs. Il faut un minimum de dix ans.
Peu d’enthousiasme pour l’option arbo dans les écoles
Les entrepreneurs n’ont pas assez de connaissance juridique et fiscale. Et, les enfants des producteurs suivent de moins en moins d’études agricoles. L’option arbo représente 2 % des options en formation agricole.
Le Maine-et-Loire a cependant des atouts. Le panel variétal du département correspond bien aux demandes du marché. Les entreprises sont spécialisées à plus de 80 % sous forme de société, ce qui est plus propice à la transmission. Les arboriculteurs dont la surface des vergers est supérieure à 20 hectares préparent mieux leur succession ainsi que les entreprises spécialisées. A la suite de l’exposition des détails de son étude, Philippe Guérif a eu le mérite de faire quelques propositions. On peut citer par exemple la réalisation d’un guide de la transmission, une implication des OP ou un prix minimal garanti 5 ans pour les jeunes installés, des avances en culture ou encore une meilleure maîtrise de la production (sur trois départements, 200 à 300 hectares seraient non identifiés), une segmentation de l’offre ou une recherche d’une meilleure qualité gustative.