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Val de Loire
« Les arboriculteurs doivent s’agrandir ou rejoindre des OP à vocation internationale »

Hugues Decrombecque, directeur d’IDfel Val de Loire, analyse l’évolution des exploitations arboricoles dans les années à venir et les perspectives de production.

Fld : A combien estimez-vous la production moyenne de pommes dans le bassin du Val de Loire ?
Hugues Decrombecque :
Depuis le recensement de 2007, nous n’avons plus de données chiffrées officielles à notre disposition. Mais, en se référant à nos adhérents (1), le volume moyen tourne autour de 400 000 t. Nous venons de vivre une récolte atypique, en retrait de 20 à 90 % d’une récolte normale. En termes de potentiel, les surfaces sont stables. Des arrachages de vieux vergers existent encore sur certaines zones et pour certaines structures. Mais de nouvelles plantations se sont enclenchées, améliorant le potentiel de production pour les années à venir.

Fld : Pensez-vous que cette dynamique de plantation va perdurer ?
H. D. :
Tout va dépendre de la stratégie des exploitations et des OP face à l’évolution du marché. Ce dernier a tendance à se segmenter entre une orientation circuits de proximité de plus en plus concurrentiels et le grand export qui retrouve une attractivité avec la baisse de l’euro. Dans les deux cas, des plantations s’imposent. Les circuits de proximité sont plus demandeurs de diversité et en quantités moindres que le grand export dont les exigences en volumes sont de plus en plus fortes face à des marchés toujours plus concentrés.

Fld : Comment sont structurées les exploitations d’aujourd’hui ?
H. D. :
Il existe trois typologies d’exploitations. Les plus petites, moins de 5 ha, diversifient leur production pour satisfaire les besoins des circuits courts. Elles produisent à la fois des légumes et des fruits. En commercialisant un nombre de variétés important, elles élargissent leur offre dans le temps et cherchent à satisfaire les attentes du consommateur. Les plus grandes structures, au-delà de 50 ha, sont très spécialisées et produisent notamment pour l’international. Leur panel variétal, moins conséquent, répond davantage aux critères classiques des GMS. La troisième catégorie, composée d’exploitations intermédiaires, n’est adaptée ni à une valorisation totale en circuits courts ni au gros marché français et a fortiori à l’export.

Fld : Comment peuvent évoluer ces exploitations selon vous ?
H. D. :
Trois cas de figure peuvent se présenter. Ces exploitations décident de s’adapter aux contraintes des circuits courts ou choisissent de commercialiser leurs produits via des grossistes ou des expéditeurs ou encore s’orientent dans une démarche collective au sein d’une OP. Basculer dans le circuit court n’est pas forcément chose aisée. Le volume produit jusqu’alors, trop important, n’est plus adapté. Par ailleurs, il faut aimer être en contact direct avec le consommateur. Dans ce créneau, la concurrence s’est intensifiée ces dernières années. Celles qui le pratiquent depuis longtemps ont fidélisé leurs clients. Certaines tirent leur épingle du jeu en créant des magasins mais cette stratégie ne peut être étendue indéfiniment. Quant aux arboriculteurs qui s’orientent vers davantage d’exportations, ils doivent s’agrandir ou rejoindre, s’ils sont indépendants, des OP à vocation internationale. Ils devront alors suivre les politiques stratégiques de leurs nouvelles structures. Le marché international évolue sans cesse. L’attrait de la nouveauté est important. Il est donc nécessaire d’y répondre en plantant les clones adéquats et les nouvelles variétés. Ainsi, on peut imaginer que la dynamique de replantations va être dichotomique entre ceux qui risquent de réduire leur surface et augmenter le nombre de variétés pour intégrer les circuits courts et ceux qui devraient se restructurer pour atteindre ou garder la taille critique afin de viser les marchés de l’export.

(1) Les cotisations sont basées sur le tonnage produit par les adhérents.

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