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Les aides sont encore à attendre

La France est en train de changer. Elle vieillit et les familles nombreuses ne sont plus la panacée. En pleine mutation, la population française n’a plus les mêmes besoins qu’en 1980 et ne recherche plus à assouvir son besoin de consommer à tout va. Elle réfléchit davantage et les nombreux reportages et articles sur les conditions de travail dans les champs à l’échelle mondiale lui ont mis la puce à l’oreille sur ses choix en matière d’achat. Après avoir déserté les hypermarchés, les Français se recentrent davantage sur les achats de proximité. Et comme le dit si bien Serge Papin lors du débat réalisé par l’association Avenir le 7 octobre dernier « certaines filières d’approvisionnement des commerces doivent muter ! » Et pour cela, il se sent prêt en tant que président d’une coopérative de magasins indépendants, à aider ces filières et notamment celle des fruits et légumes à se pencher sur sa mutation. Une mutation qu’il estime nécessaire pour aider le consommateur à mieux acheter et donc à mieux manger.
En cela, son discours est honorable, mais il dénote aussi d’un idéal loin d’être en accord avec la pratique de ses équipes d’acheteurs. Cette saison encore, le prix est à l’ordre du jour dans les négociations entre distributeurs et producteurs. Jean-Luc Anglès, le directeur commercial d’un des plus grands groupes coopératifs espagnols spécialiste des agrumes entre autres, estime que les producteurs ne sont pas en mesure cette campagne de subir une telle pression sur les prix surtout après une année 2008 désastreuse. Tous les éléments étaient rassemblés pour vivre une campagne plus sereine. Ce n’est pour l’instant pas encore le cas.
Face à cela, notre omni-Président ne convainc pas. Relevons qu’il reprend allègrement les mêmes lignes d’un discours déjà prononcé en février dernier. Pour le côté comique, nous vous conseillons de voir et revoir encore ces deux discours en simultané, à l’image de ce qu’a réalisé la chaîne cryptée Canal +, le lendemain de son déplacement à Poligny. Dans le même temps, il oublie bon nombre de travaux engagés par son gouvernement. C’est le cas notamment des conclusions du Grenelle de l’environnement ou encore de la volonté de son ex-ministre de l’Agriculture Michel Barnier de développer l’agriculture bio. Tous ces travaux ont été jetés aux oubliettes. Pour quelle raison ? Renouer avec l’électorat agricole davantage favorable à la droite qu’il faut à tout prix reconquérir, élections régionales obligent. Dommage. Un Grenelle de l’environnement bien conduit aurait permis justement d’aider à cette mutation vers une agriculture durable, ou encore vers une agriculture bio. Doublement dommage. Que reste-t-il à notre filière pour se sortir de ce gouffre économique dans laquelle le changement de consommation l’entraîne inexorablement ? Ne compter que sur elle-même, les aides quant à elles sont encore à attendre.

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