Les Africains défendent leur banane
La conférence des ministres du Commerce de l’Union africaine s’est emparée de la question de la banane. Dans une déclaration, les ministres demandent que le dossier de la banane fasse « l’objet d’un traitement spécifique » à l’OMC. Ils réitèrent leur proposition de juillet 2008 (un tariff only à 150 €/t) et demandent des mesures d’accompagnement du secteur bananier adaptées à chaque pays. Cette déclaration est relayée par le ministre ivoirien de l’Agriculture qui s’est adressé au président de la Commission européenne. Il dénonce « la concession considérable » de l’UE en faveur des pays latino-américains. De plus, l’UE, rappelle le ministre, s’était engagée à mener des négociations tripartites pour consolider son droit de douane. Or la proposition de Bruxelles (cf. fld hebdo du 24 février) a été faite sans concertation préalable. « Aucune solution ne pourra être trouvée si elle n’est pas négociée par l’ensemble des parties concernées », affirme le ministre ivoirien. Les producteurs ivoiriens (Ocab) et camerounais (Assobacam) se félicitent de la fermeté des gouvernements africains. Ils dénoncent « les termes trop généreux » de la proposition de l’UE et demandent l’intégration « pleine et entière d’un accord banane » dans le cadre du cycle de Doha.