Produits d'import
Les achats en verger se généralisent
Les déficits entraînent une progression des achats par anticipation. Même les enseignes rivalisent d'imagination pour capter et créer des flux, comme la création d'un espace dédié aux innovations.

Que ce soit en agrumes d'hémisphère sud ou en fruits d'été, transformateurs, exportateurs, centrales ou sociétés d'importation doivent couvrir leurs besoins. Cela concerne les exotiques et assimilés comme l'ananas, l'avocat Hass, la mangue et même la lime qui atteint 2,40 € stade import. Le renchérissement du citron dope les achats de lime dont le marché est spéculatif. Or la production est dans un creux au Mexique du fait de dégâts liés au Niño.
En oranges, les achats en verger ont été conclus en février et mars en Espagne pour les variétés tardives, et aussi en Afrique du Sud où la part des ventes en spot sera faible. Les transformateurs ont aussi des difficultés à se couvrir, même les usines de jus du Maroc ont tenté des achats de valencia late en Espagne.
Capter l'abricot
En abricots, les anticipations de prix sont si élevées que des ventes bord verger auraient été conclues à près de 3 €. Même en pleine saison, le déficit sera difficile à combler. La Turquie annonce une récolte normale en sekerpare qui est très peu exporté en frais. Suite au gel, l'Arménie annonce une demi-récolte (environ 50 000 t). Cette semaine, le ninfa d'Italie est à 2,49 €/500 g chez Edeka, comme la nectarine jaune.
En pêches et nectarines, les écarts qualitatifs sont importants. Malgré une forte pluviométrie, l'Andalousie garde une avance qualitative. La tarification devrait peu évoluer, surtout en gros calibre, le cal A est à plus de 4 €. Le cal C barquette est à 2 € minimum. Cette semaine marque le début de la campagne des blanches, surtout en nectarines. A Murcie, la part des fruits déformés est plus élevée cette année. Le manque d'eau commence à mettre des vergers en danger.
Du gold en rayon
Cette semaine, la myrtille bat la framboise avec un prix de détail de 7,40 €/kg chez Edeka contre 13,10 € en framboises et 3,74 € en fraises d'Espagne. En framboises, le pic est passé sur Agadir où des producteurs ont reconverti des blocs de serre de 10-15 ha. Le mouvement est juste freiné par les royalties élevées sur les variétés exclusives.
Les ventes de kiwis du Chili débutent dans un marché bien approvisionné par la production locale. Les fruits du Chili trouvent néanmoins leur place car ils comblent le manque de gros calibres. Les bateaux de gold de Nouvelle-Zélande sont mis à disposition, la campagne ouvre cette semaine. L'an passé, les ventes de kiwis de Nouvelle-Zélande ont progressé de 43 % en valeur. De nouveaux vergers de gold entrent en pleine production. La Chine devrait détrôner le Japon et devenir le premier ou le deuxième marché derrière l'Europe. La part du gold a atteint 17 % des ventes vers l'Europe, qui a absorbé 120 000 t en 2015, contre une part de 36 à 37 % vers le Japon (77 000 t) et la Chine (66 000 t).
En raisins, les promotions se concentrent sur le thompson seedless d'Inde et du Chili qui sont en fin de saison. Malgré une taille de grain plus réduite, l'Inde tient la dragée haute cette année au Chili qui rencontre des problèmes de coloration. Les promotions à 2,58 € (Rewe Allemagne) et 2,98 € (Lidl France) portent sur cette origine. L'Egypte débute la récolte des variétés précoces du type prime seedless. En variétés à pépins, l'offre se raréfie aussi en red globe. L'Afrique du Sud termine plus tard que prévu avec dauphine et barlinka. Malgré la canicule, le cumul des exportations atteint donc 250 000 t, soit 20 000 t de moins que prévu. Le déficit est supérieur au Chili.