Produits d’import
Les achats en production : forte baisse pour les pommes, hausse en agrumes
L’heure est à la gestion serrée. Néanmoins, une prise de risque est envisageable pour des achats en production.
La nette hausse du prix des agrumes fait l’actualité, juste avant le début de la campagne en Espagne. Il reste des îlots de résistance, des prix bas circulent encore en pomelo d’Argentine. En orange, le rebond du marché est bien engagé et il incite les Africains du Sud à charger de nouveau des bateaux, pour arrivée jusqu’à début octobre.
En Espagne, la tentation des achats en production reste forte. L’an passé, seuls les producteurs ayant vendu tôt leur récolte sur pied avaient dégagé une marge bénéficiaire, la campagne ayant été désastreuse pour les autres. Des négociants espagnols sont fragilisés, ce qui conduit à des rapprochements avec d’autres entreprises.
Cette année, les prévisions de récolte sont en baisse. Les estimations restent vagues, pour l’heure on table sur - 20 à - 25 % sur Valence. Au Maroc, l’été a été très chaud, surtout en juillet. Les calibres sont petits alors que les arbres sont pourtant peu chargés. Les premières pluies d’automne assurent un petit rattrapage dans les secteurs de l’Ouest.
En Emilie Romagne, les prix à la production des pommes sont en baisse des 15 à 18 cents par kilo en un an. En Golden, ils sont presque divisés par deux. C’est en Granny que le recul est le plus faible, de l’ordre de 8 cents, entre 0,20 et 0,23 euro par kilo. Le prix moyen d’achat en production toutes variétés confondues est donc d’environ 0,23 euro par kilo en vrac, pour un calibre de plus de 70 mm.
Les prunes quittent rapidement le marché. En Espagne, les prévisions de récolte d’Angeleno n’en finissent pas d’être revues à la baisse. Les prix de vente moyens s’approchent de 1,50 euro par kilo, avec une demande freinée en Europe, plus active au Moyen-Orient. En Italie, l’information circule moins bien et les prix à la production d’Angeleno sont à nouveau mal défendus. Pourtant, les ventes vont vite s’enclencher vers l’Allemagne où la saison des variétés locales tire déjà à sa fin avec des problèmes de tenue.
En Russie, les ventes des produits locaux sont mauvaises. Pour la première fois, toute la récolte des variétés précoces des grands domaines des abords de la mer Noire, dans les provinces du Sud, n’a pu être vendue. Après dix ans de progression vertigineuse, la grande distribution affronte une baisse de la consommation qui dépasserait 20 % dans certaines enseignes.
A l’importation, la confiance est laminée par les déboires de la société Sunway. Malgré des impayés colossaux, les anciens responsables ont pu créer de nouvelles affaires. On parle de 300 millions de dollars impayés, dont 10 % au Maroc et un tiers à la filiale locale de la Société générale, Rosbank. Cette dernière aurait un encours de crédit d’environ 15 milliards d’euros.
Les grossistes et réseaux de grossistes deviennent de plus en plus importateurs. Les agrumes du Maroc suscitent de l’intérêt, la Russie constituant un des seuls débouchés pour les petits calibres. En Espagne, la région de Valence aide aussi ses entreprises pour la prospection de la région de Moscou, surtout pour vendre en novembre et décembre.