Coopération
Les accords bilatéraux au menu de l’assemblée générale de Felcoop
Les coopérateurs français de fruits et légumes restent convaincus que le secteur est capable de trouver un second souffle dans le cadre de la réforme de la Pac.
Felcoop tenait son AG la semaine dernière à Paris. L’occasion pour son président, Jean-Claude Delannoy, de dresser un bilan où se mêlaient inquiétude et espoir face aux nouvelles réglementations et à l’avenir de la Pac et de l’OCM fruits et légumes. Il lança la proposition de créer un fonds de mutualisation, cofinancé par les Pouvoirs publics français et européens qui serait actionné lorsque le prix payé aux producteurs est inférieur au prix contractualisé par la coopérative. La table ronde qui suivait a tourné autour des dysfonctionnements issus des accords bilatéraux. Christian Amblard, directeur du Comité économique du pruneau, a rappelé la genèse de l’accord Chili/UE de 2002 qui a entraîné la suppression immédiate des droits d’entrée et le repli sur le marché national (10 à 15 % d’export en 2010 contre 50 en 2000). Pierre Diot, président de l’AOPn Tomates-Concombres, a retracé l’évolution du dossier Maroc : télescopage dans la mise en marché, échec du mécanisme du prix d’entrée et de la clause de sauvegarde, suivi des normes phytosanitaires. Il précise que le comité mixte France-Espagne-Italie du 29 avril à Rome renouvellera son refus de l’augmentation des quotas et demandera la réforme du prix d’entrée et le renforcement des contrôles phytos. En réponse, le sénateur de la Manche et président de la Commission des Affaires européennes du Sénat, Jean Bizet, s’est montré pratique : « Le traité de Lisbonne a fait de l’agriculture une variable d’ajustement. Il faut savoir qu’un Parlement national peut désormais être interpellé sur un texte qui n’est pas législatif. Mais, nous n’avons pas en France de culture du lobbying. Pourtant, il n’y a rien de malsain à bâtir des passerelles entre les producteurs et les politiques. » Il livre aussi son analyse sur les relations internationales : « Il n’est pas imaginable de ne pas conclure le cycle de Doha et à l’horizon 2050, l’agriculture européenne devra être encore plus compétitive et il lui faut pour cela une Pac forte. Dans l’attente, les accords bilatéraux sont des pis-aller, un rien pervers. » L’assistance n’a pu qu’approuver.