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L’Equateur relance la guerre de la banane

La plainte déposée à l’OMC contre le tariff only a surpris. Mais l’Equateur ne prend-il pas le risque de se retrouver isolé ?

Fin de la trêve dans le petit monde de la banane. L’Equateur a décidé d’attaquer à l’OMC le régime européen d’importation de bananes. Dans sa plainte, l’Equateur estime que le tarif unique de 176 euros/tonne imposé aux bananes des pays latino-américains est discriminatoire. Pourtant, les importations européennes de bananes, notamment de bananes dollars, n’ont pas cessé de se développer depuis l’entrée en application du nouveau régime le 1 er janvier dernier. Sur les six premiers mois de l’année, elles ont augmenté de 6 %. Ce qui fait dire à Mariann Fischer Boel, Commissaire européenne à l’Agriculture, que la plainte de l’Equateur est “injustifiée”.

De fait, le gouvernement équatorien a dû changer de fusil d’épaule. Dans l’énoncé de sa plainte, il ne parle plus d’accès aux marchés, mais de “parts de marché”. Quito estime que sa part du marché européen de la banane est tombée à 27,5 % durant les huit premiers mois de l’année 2006, contre 29,9 % sur la même période de 2005. Un argument que l’Equateur pourrait bien avoir du mal à faire entendre, la notion de “parts de marché” étant étrangère au vocabulaire de l’OMC.

La procédure de consultation est suspendue

Même si le gouvernement équatorien indique que cette procédure est “une invitation à négocier”, à Bruxelles on ne se fait pas d’illusion. “C’est la guerre de la banane qui recommence”, murmure-t-on dans les couloirs.

Première conséquence de l’initiative équatorienne : la suspension de la procédure de consultation qui avait été mise en place fin 2005 pour tenter de trouver une solution à l’amiable entre les parties prenantes à ce dossier.

Personne ne comprend bien la démarche de l’Equateur. Certes, le pays est en pleine campagne électorale pour l’élection du Président de la République. Le second tour doit se tenir le 26 novembre. Pour la troisième fois Alvaro Noboa, patron de la firme exportatrice éponyme, est en lice pour ce second tour, avec cette fois, des bonnes chances de l’emporter (selon les pronostiqueurs locaux).

Le dossier est donc maintenant dans les tuyaux de l’OMC. Son avenir dépend de plusieurs facteurs. Quelle procédure l’organisation mondiale du commerce va-t-elle retenir ? D’autres pays latino-américains vont-ils se joindre à la démarche de l’Equateur ? Ou bien ce pays, premier exportateur mondial de bananes, va-t-il se retrouver isolé ?

L’initiative équatorienne arrive également au moment où l’Europe se penche sur le volet interne de l’OCM banane. Le conseil des ministres de l’Agriculture qui devait se tenir les 20 et 21 novembre à Bruxelles devait aborder pour la première fois le projet de réforme présenté par la Commission. Les producteurs européens sont mobilisés sur ce dossier. La semaine dernière, ils ont rencontré le Président du Gouvernement espagnol José Luis Zapatero à la veille du sommet franco-espagnol qui s’est tenu le 16 novembre.

Enfin, la semaine dernière encore, le comité de gestion banane a naturellement reconduit le quota d’importations de bananes pour les pays ACP : 775 000 t à droit zéro.

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