Aller au contenu principal

L’épinard exigeant en fertilisation

L’épinard a un cycle végétatif court et une croissance exponentielle. La brièveté de la croissance, donc de l’absorption, lui confère un niveau d’exigence élevé en éléments minéraux. 

L’azote est un élément essentiel de productivité et de qualité de l’épinard mais ses prélèvements ne sont pas linéaires.
© DR

L’épinard est une production à risque vis-à-vis de l’alimentation minérale. Les accidents culturaux ne sont pas rares et les possibilités de rattrapage d’autant plus réduites que le cycle est court. « La fertilisation de cette culture qui est un élément essentiel de l’itinéraire technique », mentionne Mickaël Barré, Unilet(1).

Azote : tout se joue en fin de cycle 

Les besoins en azote commencent au stade 4F et s’accélèrent en fin de cycle, à partir de 8-10F. Au cours des trois semaines qui précèdent la récolte, la culture produit 70% de sa masse végétative et réalise les deux tiers des prélèvements azotés de son cycle. La dernière semaine concentre un quart des prélèvements qui culminent à 10kg/ha/jour. Attention cependant, car une surfertilisation azotée pose des problèmes de teneur en nitrate, particulièrement dans les pétioles. A l’inverse, une carence induit une chute de productivité conséquente, parfois accompagnée de problèmes de qualité gustative. Les besoins en phosphore sont plus modestes. Cet élément a un rôle énergétique et physiologique concernant les cellules végétales, le développement racinaire, la précocité et la rigidité des tissus. Bien plus que la quantité nécessaire à la culture, 55 kg/ha, c’est la courte période de mobilisation qui est susceptible de provoquer une carence nutritionnelle. Au cours de la phase de croissance active, plus de 3,5 kg/ha de P2O5 sont mobilisés quotidiennement. Il n’est pas possible de rattraper une carence en phosphore en cours de végétation. Il faut donc choisir des parcelles pourvues ou faire des apports sous forme rapidement soluble afin notamment de favoriser l’enracinement. La potasse est un élément majeur qui contribue aux échanges cellulaires et agit sur la circulation des sels minéraux dans les tissus. Elle intervient dans le renforcement cellulaire, la transpiration des plantes, conférant une plus grande résistance à la sécheresse. Les besoins sont très élevés, environ 400 kg/ha au total. Élément le plus assimilé, ce sont environ 36 kg/ha de K2O qui sont quotidiennement mobilisés. 

Soufre, magnésium, calcium : ne pas les négliger

Le soufre est assimilé au cours de la phase de forte croissance et la mobilisation quotidienne peut atteindre 3 kg/ha de SO3 pour une mobilisation de l’ordre 40 kg/ha. Des apports soufrés trouvent une véritable justification additionnés à la fertilisation NPK de pré-semis. La disponibilité de cet élément est fortement liée à la présence de matière organique. La mobilisation de magnésium est un peu plus faible, de l’ordre de 30 kg/ha de MgO. Mais les besoins quotidiens atteignent 1 kg/ha en deuxième partie de cycle végétatif. En cas de correction, il faut privilégier la forme sulfate, plus soluble, par rapport à la forme oxyde. Le calcium agit sur la cohésion des parois cellulaires ainsi que sur leur perméabilité. Il contribue ainsi au transport ou au blocage de certaines substances. Il doit être disponible car la mobilisation totale atteint 85 kg/ha de CaO.

Trois règles pour prévenir les carences

1 Choisir des parcelles pourvues en éléments minéraux.

2 Réaliser régulièrement des analyses de sol.

3 Soigner le travail du sol afin de permettre un bon développement racinaire.

(1) Tiré de l’article : Epinard, une fertilisation exigeante - Unilet Info juin 2017
Synthèse : Thierry Dansette, Chambre d’agriculture du Rhône

Rédaction Réussir

Les plus lus

<em class="placeholder">Un bus déposant des saisonniers agricoles dans un verger de pommiers, en région Nouvelle-Aquitaine. </em>
La Pomme du Limousin développe des dispositifs pour recruter des cueilleurs locaux en Haute-Vienne et Corrèze
Avec ses « Points pommes », ses tournées quotidiennes de bus ou encore l’aide d’Action logement, la Pomme du Limousin s…
<em class="placeholder">Tests sur pommier au CTIFL</em>
Tavelure de la pomme : le biocontrôle n'est pas encore assez efficace 
Des alternatives à la référence cuivre-soufre sont testées en station pour lutter contre la tavelure du pommier. Pour l'instant,…
<em class="placeholder">Un verger de pommiers avec certains pommiers recouverts d&#039;argile, pour les protéger des pucerons. </em>
Pomme : trois stratégies de lutte automnale contre le puceron cendré

Il est possible de s’attaquer au puceron cendré dès l’automne, par défoliation précoce ou barrières physiques, deux méthodes…

<em class="placeholder">Un noyer dans un verger de noyers à Molières (Dordogne). </em>
Noix en Isère et Dordogne : face au carpocapse et à la mouche du brou, des essais de lutte alternative
Les groupes Dephy Noix de Grenoble et Noix du Sud-Ouest ont synthétisé leurs essais de lutte alternative contre le carpocapse et…
<em class="placeholder">Une table ronde sur la Structuration de l’amont, solution face à l’urgence des transitions, était organisée à l’occasion de la cérémonie des 60 ans du Cerafel.</em>
Bretagne : le Cerafel met en avant la force du collectif

Première association d'organisations de producteurs fruits et légumes en France, le Cerafel réaffirme, à l'occasion de ses 60…

Gironde : les filières asperges et fruits rouges réunies dans un seul salon

L’International asparagus days (IAD), dédié à l’asperge, et l’International berries days (IBD), consacré aux petits fruits…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes