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Medfel - La tomate à l’honneur
« L’environnement conditionne les habitudes alimentaires »

Bio Intelligence Service, créé en 1989, est spécialiste des études et du conseil dans le domaine de l’environnement et de la santé des produits. Frédéric Croison répond à nos questions sur les travaux concernant l’analyse du cycle de vie.

Fld : Quels sont les avantages et les limites de l’analyse du cycle de vie (ACV) et plus précisément en fruits et légumes frais ?
Frédéric Croison :
Cet aspect multicritère de l’analyse du cycle de vie est une des principales forces de la méthode. L’établissement du bilan environnemental d’un produit ou d’un service en prenant en compte plusieurs critères environnementaux permet d’éviter ce que l’on appelle des transferts de pollution (1). Avec un seul critère, l’émission de gaz à effet de serre par exemple, un produit peut sembler plus favorable qu’un autre à l’environnement alors que pour un autre facteur, l’acidification de l’air, il sera plus impactant. L’ACV s’intègre ainsi dans des démarches d’amélioration, de comparaison entre produits pour mieux cerner les pratiques culturales les plus adéquates. Cette méthodologie étant relativement “jeune”, les inventaires de données pour certains secteurs d’activité, notamment le secteur de l’horticulture, ne sont pas complets. Le projet Agribalyse (cf. encadré ci-dessous) a pour objectif de combler en partie ces manques. Les experts se trouvent confrontés aussi à des limites méthodologiques. L’impact du type de sol ou l’utilisation des pesticides dans des milieux confinés sur la santé humaine paraît difficile aujourd’hui à modéliser. Enfin, l’ACV ne permet pas encore d’établir une hiérarchie absolue en termes de qualité écologique des systèmes étudiés (même si elle permet d’en capter les principales composantes).

Fld : Comment se situent les fruits et légumes par rapport aux autres produits ?
F. C. :
De façon globale, les produits d’origine animale comme les laitages ou la viande ont un impact plus important que des productions légumières ou fruitières. Cela s’explique par des émissions de méthane dues à la rumination, des consommations de ressources liées à la production de l’alimentation animale et de la production de déjections avec les émissions de nitrate. A titre d’illustration, pour les émissions de gaz à effet de serre, une viande peut se situer entre environ 1 et 3 kg équivalent CO2 pour 100 g, quand les fruits et légumes se situent dans une fourchette de 100 g équivalent CO2 à 1 kg environ. Mais plusieurs paramètres peuvent fortement influer le bilan des fruits et légumes. Un transport par avion peut porter le niveau d’émission de CO2 à celui d’une viande. Une production sous serre engendre également une augmentation des impacts sur les émissions de gaz à effet de serre principalement due à la consommation d’énergie pour le chauffage des serres.

Fld : D’après vous, ces études vont-elles avoir un réel impact sur le consommateur ? Par exemple consommer plus de fruits et légumes de saison ou d’origine française ?
F. C. :
Il est difficile à ce stade de se prononcer sur l’impact de l’affichage environnemental sur le consommateur, même si des études récentes ont démontré que les préoccupations environnementales conditionnent progressivement les habitudes de consommation. Dès lors, il est très probable que la mise à disposition d’une information environnementale fiable et compréhensible soit reçue positivement par le consommateur.

(1) Pour calculer l’ACV, les différentes consommations de ressources et émissions polluantes sont listées puis ensuite regroupées en indicateurs d’impacts selon leurs effets sur l’environnement. Parmi ces indicateurs se trouvent par exemple les consommations d’énergie primaire, les émissions de gaz à effet de serre, d’eutrophisation ou d’oxydation photochimique et la toxicité humaine.

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