Produits d'import
L'entrée en consommation des fruits d'été est trop lente
Malgré les pertes climatiques, le secteur des fruits bascule vers l'excédent conjoncturel, du moins en pêche et nectarine.

Les fortes pluies du week-end du 13 juin ont réduit les ventes à l'export au départ de France. Les distributeurs anglais ont retardé le référencement des abricots comme Orangered. Des lignes ont été activées en Kyoto ou Mediabel, surtout sur le marché allemand, à une moyenne de 1,40 € départ. En Espagne, l'offre est courte au départ d'Aragon et de Catalogne. Mais l'extension de la gamme variétale permet de conserver un flux commercial jusqu'au début juillet. En Emilie-Romagne, une avalanche de variétés arrive à maturité avec un calibre moyen plutôt faible. Les pluies orageuses de la fin de semaine dernière ont été modestes alors qu'il est tombé jusqu'à 500 mm dans le Tyrol du Sud.
Mauvaise entrée en consommation
En pêche et nectarine, l'écart de prix entre les fruits de France et d'Espagne s'est élargi pour atteindre 0,50 € en cal A et B dans les variétés jaunes. En Espagne, le rythme des ventes est décevant. Surtout en Paraguayos dont les prix baissent tous les jours : ils atteignent 0,60-0,70 € en cal A et B. Même si la récolte n'atteint pas les prévisions de 285 000 t, elle devrait être similaire à celles de l'an passé (255 000 t). Mais la perte du premier débouché, la Russie, complique la donne. En pêche et nectarine jaune, l'entrée en saison de l'Emi-lie-Romagne se fait à des niveaux de prix similaires à ceux de l'an passé. Le marché intérieur italien est terne. Les offres export pour les livraisons de la semaine 26 sont donc agressives. Surtout celles du cal B en barquette. En semaine 24, les moyennes hebdomadaires en Allemagne effectuées par le BLE (Marktbericht) sur cinq marchés (München, Berlin, Frankfurt, Hamburg, Köln) sont similaires à celles de l'an passé. Un nouvel accident conjoncturel est en cours. Ce serait un coup dur pour les producteurs français car le taux de noyaux fendus va compliquer les transactions.
Le secteur reste impuissant pour doper les ventes lorsque la progression de l'offre des produits de saison oblige de multiplier le volume total de fruits vendus par environ 1,5 en quelques semaines. La meilleure solution serait d'organiser des jeux concours avec obligation d'achat. Cette pratique est autorisée en droit européen et la loi Hamon de 2011 l'a rendue possible en France. Le secteur des f&l devrait y faire appel afin de créer du trafic lors de la montée en charge de l'offre. Ce type d'événementiel, facile à activer, aurait aussi un impact médiatique bien supérieur à ce qui existe.
Melon bradé
La campagne de melon d'Espagne a tourné à la bérézina. Les prix sont tombés à des niveaux ridiculement bas, avec des offres à 0,30 €/pièce. La place en rayon devrait vite permettre de lancer les ventes alors qu'on prévoit une nouvelle baisse des surfaces en France, soit environ 1 600 ha de moins en cinq ans...
La Russie en berne
La reconduction de l'embargo jusqu'en janvier 2016 est maintenant quasi certaine. Des transactions via les pays tiers sont toujours possibles mais les frais bancaires sont devenus très élevés : jusqu'à 5 % du montant des transactions. Sur le 1er trimestre 2015, les importations de f&l en Russie ont baissé d'environ 30 % en volume et de 42 % en valeur.