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Comité de liaison de l'agrumiculture méditerranéenne
L'embargo pèsera sur une récolte importante

Dans un contexte de marché difficile en raison des températures douces et de l'embargo russe, le Clam prévoit une récolte méditerranéenne en baisse mais importante à 21  Mt.

Le marché de l'orange se montre difficile, conséquence directe des températures douces. En France et en Europe, les opérateurs attendent avec impatience le froid pour faire repartir la consommation. Chez Fontestad, on estime que l'hiver 2013-2014 très doux a causé une perte de consommation de 15 à 20 %. En parallèle, l'embargo russe inquiète. D'une part, les conséquences directes pourraient être importantes pour des pays comme Chypre ou la Croatie. « La Russie est le premier importateur mondial d'agrumes et se fournit essentiellement auprès de producteurs extracommunautaires, explique Eric Imbert (Observatoire des Marchés du Cirad) à l'occasion de l'assemblée générale du Clam (Comité de liaison de l'agrumiculture méditerranéenne) les 16 et 17 octobre à Madrid. La Turquie, le Maroc, l'Egypte et la Chine assurent les trois quarts de l'approvisionnement. Pour autant, cet embargo est une menace sérieuse pour certains pays producteurs pour lesquels la Russie représente un débouché capital (majorité des volumes de petits agrumes de Chypre et de Croatie) ou des volumes significatifs (Espagne).  » Ainsi les exportations chypriotes pourraient reculer de 11 % à 80 000 t (- 37 % en petits agrumes).

Le Maroc mise sur la qualité mais garde les prévisions sous embargo

De manière indirecte, les volumes importants en pomme, dus à une forte récolte et au boycott russe, se répercutent sur l'orange, son principal fruit concurrent. Enfin, la recherche de nouveaux fournisseurs de la part de la Russie l'amène à se rapprocher de l'Inde et de la Chine. Ce qui inquiète les opérateurs : les contrats pourraient être difficiles à récupérer à la fin de l'embargo ! La situation est aussi suivie de près par des pays comme le Maroc. Refroidi par une mauvaise campagne à l'export l'année dernière et les impayés russes (200 000 t avaient été envoyées en Russie contre 120 000 t habituellement et n'avaient donc pas pu être absorbées), le Royaume alaouite a choisi de se consolider sur ses autres marchés. La santé du marché européen est donc primordiale. Et pour se démarquer et garantir la qualité, le gouvernement marocain a décidé cette année que les lots d'agrumes ne pourront être exportés que s'ils répondent de manière satisfaisante aux critères de couleur et de qualité (sucre, acide, jus). Une première. Mais les prévisions de récolte restent sous embargo (cf. fld hebdo du 22 octobre). La délégation marocaine du Clam estime toutefois que l'exportation devrait reculer de 10 à 15 % par rapport à la saison dernière en fonction des variétés. Toutes origines et toutes variétés confondues, le Clam estime les exportations méditerranéennes à 8 Mt, avec une tendance baissière de 3 à 4 % en citrons et pomelos et stables en oranges et petits agrumes.

Une production méditerranéenne en baisse mais importante et de qualité

Après une campagne record en 2013-2014 à 22,5 Mt, la production méditerranéenne devrait baisser de 7 % cette campagne à 21 Mt, un volume qui la place parmi les trois plus conséquentes connues, précise le Clam. L'Espagne pourrait produire 6,5  Mt d'agrumes (- 2 %). En petits agrumes, les volumes de Satsuna seraient très limités (- 40 %) mais ceux de clémentines et hybrides devraient être stables. Navels précoces et variétés tardives d'oranges devraient être en baisse de 5  % et les citrons de 10 %. Israël indique une forte récolte et la poursuite de la diversification des destinations (Etats-Unis, Asie) au détriment du marché communautaire. La Russie devrait continuer d'absorber environ 20 % du potentiel. Le verger tunisien continue de se développer tandis que les arrachages et une vague de sécheresse très critique en Italie devraient conduire à une baisse de 24 % ; en orange, la récolte ne dépasserait pas 1,3 Mt (- 30 %).

A noter que la situation varie en fonction des opérateurs. Delassus estime à 22 000 t sa campagne de clémentines, soit un volume équivalent à l'année dernière mais d'une qualité supérieure. Chez Anecoop, la production – tous agrumes – pourrait diminuer de 3 % mais présenter une bonne qualité. Pour Fontestad, la campagne de petits agrumes s'annonce belle en quantité et qualité, avec 20 000 à 25 000 t pour la France. L'entreprise vient de terminer la Valencia late sud-africaine et de mettre en marché les premières navelines espagnoles.

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