Jacques Brossillon, Président du SIEL
« L’emballage léger en bois a toujours été en avance sur son temps »
Le Syndicat national des industries de l’emballage léger en bois (SIEL) qui fête son 30
anniversaire, vient d’élire pour trois ans un nouveau Président : Jacques Brossillon.

Fld : Que représente aujourd’hui l’industrie de l’emballage léger en bois en France dans le pays ?
Jacques Brossillon : Notre syndicat SIEL représente un réseau national de 55 sites de production regroupés en 45 entreprises. Notre organisation professionnelle fête ses trente ans cette année. Toujours proche des bassins de production, la filière est le fait de PME, qui ont su se moderniser et augmenter la qualité de leur produit. La profession réalise un chiffre d’affaires de 250 ME et représente près de 6 000 emplois directs et induits. C’est un potentiel de production de 800 millions à 1 milliard d’unités par an, soit 60 % de la production nationale de peupliers.
Fld : Quels arguments avanceriez-vous en faveur des emballages légers en bois ? l’usage de bois ?
J. B. : L’emballage léger en bois (ELB) dispose d’atouts indéniables et d’un capital de sympathie incroyable ! Solide et fiable, il respecte le produit transporté tels que fruits, légumes et autres. Il a un bon comportement dans les chambres froides, surtout en ce qui concerne l’humidité ambiante et la stabilité des palettes qui handicapent d’autres matériaux. Qui plus est, l’ELB est à usage unique donc pas de réemploi, pas de transports inutiles pour assurer un lavage obligatoire, grand consommateur d’énergie, d’eau et de détergents. Son rôle antibactérien n’est plus à prouver. N’oublions pas que le Grenelle de l’Environnement encourage les matériaux de substitution aux énergies. La gestion ancestrale des peupleraies permet de contribuer efficacement à la préservation des éco-systèmes.
Fld : A ce propos, quelles actions concrètes mettez-vous en place ?
J. B. : Nous sommes très actifs sur les questions environnementales, la gestion durable des forêts, l’analyse du cycle de vie. Le SIEL collabore avec certains distributeurs (Auchan, Leclerc, Intermarché) pour créer des filières expérimentales de valorisation des emballages bois en fin de vie. Les collectivités publiques, des utilisateurs et, ce qui est original, des entreprises d’insertion transformant le bois en copeaux ou en buchettes font partie de la démarche. Nous voulons aller plus loin. Le SIEL a mis en place la première Charte avec cartographie de valorisation des déchets d’emballages bois avec la Fédération des entreprises de recyclage. Cette cartographie indiquera les industriels capables de valoriser ces déchets au mieux des contraintes techniques et environnementales. Nous travaillons aussi avec SGS Qualicert à l’amélioration de notre référentiel de bonnes pratiques hygiéniques. En 2008, nous avons lancé une étude nationale représentative afin de déterminer notre bilan carbone selon la méthodologie Ademe.
Fld : La filière semble discrète en matière de communication. Comment pourriez-vous expliquer cela ?
J. B. :Nous ne disposons pas de la force de frappe économique et médiatique des grands groupes industriels, mais nous avons l’adhésion des producteurs locaux. Nos fabricants ont mobilisé plus de 2,3 ME entre 2004 et 2007 pour des actions de recherche, de traçabilité et de communication. 2008 sera particulièrement dynamique. Le 6 juin sera la première journée nationale de l’emballage léger en bois en même temps que la semaine Fraich’attitude. Certains de nos sites s’ouvriront aux décideurs, élus et producteurs afin de présenter notre savoir-faire. D’autre part, à côté de notre travail régulier auprès des Institutions, dans quelques semaines nous diffuserons un DVD haute définition sur notre profession.