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L’Egypte, axe logistique au cœur de la Méditerranée

Pour assurer la progression de ses exportations d’agrumes, l’Egypte doit disposer d’un outil logistique performant et consolider en amont la qualité des fruits avant embarquement.

L’Egypte est un pays qui compte pour le commerce d’agrumes dans le bassin méditerranéen. Il est aussi particulièrement bien positionné dans la région en ce qui concerne le transport maritime. Le pays a connu un fort développement de ses exportations en visant des marchés émergents comme la Russie et l’Europe de l’Est, en se fondant sur ses productions d’oranges, Navel en particulier. Cette variété en effet convient bien à des marchés où la notion de prix est prédominante. Et l’Egypte dispose d’entreprises de grande taille permettant d’approvisionner ces marchés. De là à parler d’un “miracle égyptien”, certains s’avancent à le dire.
Ce n’est pas le cas de Steven Suchet, directeur “trade reefer” chez CMA CGM pour qui la présente situation égyptienne ne date pas d’hier : « Il y a une évolution positive claire mais je ne parlerais pas pour autant de miracle. Il s’agit plutôt d’une progression continue depuis plusieurs années. L’Egypte a su se tourner vers les marchés est-européens alors que l’Europe occidentale était plutôt en recherche de produits élaborés comme les jus. »

CMA CGM en première ligne
L’actualité récente du pays a eu quelques répercussions sur l’activité de l’armateur. Mais celles-ci ne cachent pas l’évolution des places maritimes égyptiennes : « Il y a trois principaux ports : Port Saïd, Damiette et Alexandrie, explique Steven Suchet. Ce dernier est plutôt axé vers l’importation alors que Damiette a une vocation à l’export. Cependant, ce port est en perte de vitesse faute d’investissements. Nous avons donc basculé une partie de notre activité sur Port Saïd Est. » Mais, ce site dessert difficilement l’arrière-pays : une seule route y mène et celle-ci a connu des affrontements pendant la révolution. « En revanche, nous avons maintenu notre escale hebdomadaire même pendant ces événements », souligne Steven Suchet.
Sur le premier trimestre 2013, la progression a été de 30 % de l’activité. CMA CGM s’appuie pour cela sur un tissu dense de liaisons : « CMA CGM opère quatorze services faisant escale sur un port égyptien. D’une part, nous avons créé en 2012 une nouvelle ligne, le Citrus Express reliant l’Egypte et le port russe de Novorossiysk en mer Noire, explique-t-il. D’autre part, le service Citrus XP entre la Turquie et l’Egypte a plutôt été une réussite grâce au transbordement d’Asie mineure. Cette ligne sera certainement reconduite pour la prochaine saison. »

Nécessaire rentabilité
Cependant, un réseau de lignes maritimes n’est pas suffisant. Pour Steven Suchet, les coûts de production ont un rôle déterminant dans l’évaluation de ceux liés au transport et à la logistique. Clairement, si un pays ne peut – pour une raison ou une autre – assurer totalement la supply chain de ses fruits et légumes, particulièrement en ce qui concerne les opérations de post-récolte, sa capacité d’exporter s’en trouvera d’autant plus entamée. Un avis partagé par Gad Barak, directeur Logistique de Mehadrin : « L’exportation nécessite une organisation rigoureuse de la chaîne logistique, surtout lorsque le pays ne dispose pas de connexions terrestres. Nous devons aussi nous assurer des compétences du terminal chargé de préparer le conteneur. »
Pour l’exportateur israélien, le choix d’un courtier spécialisé des fruits et légumes permet de répondre à ces obligations. Favoriser les routes directes est important ainsi que d’assurer leur rentabilité. L’arrêt, mi-avril, par Cosiarma de sa liaison maritime entre Israël, Sète et les ports italiens de Gênes et Naples a entraîné le retour des armements Zim et Cosmed, qui opéraient la ligne, à Fos-sur-Mer avec un service commun hebdomadaire effectué par deux navires de 650 EVP. Avec trois conséquences. D’une part, une baisse des capacités sur la ligne : les navires de Cosiarma pouvaient charger chacun 4 100 palettes et 630 conteneurs en pontée. D’autre part, elle provoque l’inquiétude des producteurs israéliens qui redoutent une augmentation du prix de transport pour desservir la France et le reste de l’Europe. Enfin, elle jette un doute fort sur l’avenir du terminal fruitier de Sète, construit par le groupe Orsero (maison mère de Cosiarma) pour réceptionner les fruits et légumes de feu Agrexco.

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