Bretagne
Légumes : SICA Saint-Pol continue d’innover et de segmenter
Le lancement de nouveaux produits et une politique forte de segmentation a préservé l’activité de l’OP en 2008. Mais plusieurs sujets suscitent l’inquiétude des producteurs.
La SICA Saint-Pol a enregistré en 2007-2008 les mêmes chiffres d’activité que la campagne précédente : 300 000 tonnes de légumes (1200 exploitations adhérentes), 240 M€ de ventes dont la moitié exportée. Le chiffre d’affaires reste stable malgré un exercice marqué par des conditions météo difficiles, avec un hiver doux suivi d’un été pluvieux. Ceci grâce à l’innovation pour intégrer de nouveaux produits dans la gamme, et la segmentation grâce à de nouveaux emballages. Comme le sachet chou-fleur qui apporte praticité, fraîcheur et rotation en magasin, ou les emballages sur les artichauts (autre produit phare de la ceinture verte finistérienne) qui se développent.
Cette orientation stratégique a fait l’objet d’investissements en 2008 dans une des 23 stations de conditionnement. Certifiée IFS, une salle blanche y a été installée pour les emballages les plus performants. Plus que jamais, la SICA a pour priorité d’améliorer la valorisation de ses produits. La première OP de France continue de pousser ses adhérents à la certification : la moitié de sa production l’est actuellement, précise le président de la SICA, Pierre Bihan-Poudec. Elle tente aussi de raccourcir le délai entre la récolte et l’arrivée en station. Reste quelques points noirs : le prix du kilo de tomate payé au producteur s’est effondré en 2008, alors que le coût de l’énergie s’envolait. De quoi s’interroger sur “le maintien de la filière en Bretagne”, selon la SICA. Autre inquiétude, l’endive bretonne dont la production a encore reculé de 7 % à 10 400 tonnes. L’offre ne représente plus que 5 % du tonnage national, contre 10 % il y a encore quelques années. Face à une distribution planifiantses achats à l’échelle européenne, la SICA s’est trouvé des alliés en Europe en 2008, pour coordonner les horaires d’ouverture de ses marchés au cadran avec ceux de Normandie, de la région Nord Pas de Calais et de Belgique sur le chou-fleur pendant un mois. L’opération a été jugée suffisamment probante pour être reconduite en 2009.