Concurrence
Légumes de France s’inscrit dans une réflexion économique de création de valeur
Le syndicat des producteurs de légumes demande à l’Autorité de la Concurrence si le marché des fruits et légumes est en « situation manifestement anormale ».
Les producteurs de légumes ont déposé une Demande d’Avis auprès de l’Autorité de la Concurrence portant sur « les fluctuations et le marasme du marché des fruits et légumes » (voir fld du 24 juillet). La présidente de Légumes de France, Angélique Delahaye explique la genèse de la démarche : « nous nous sommes aperçus que le marché des légumes ne fonctionnait plus sur le mode de l’offre et de la demande. Des éléments externes viennent perturber la relation commerciale, comme les promotions prix de la GMS. C’est ce constat de l’existence d’une anomalie de marché qui est à l’origine de notre demande. Si elle est confirmée, il faudra faire évoluer le code de la concurrence et rééquilibrer les relations entre les producteurs et l’aval. » Pour Jean Sales, qui a pensé et rédigé la demande, « notre action est surtout dans une réflexion économique sur la création de valeur, qui s’appuie sur le droit. L’article 1 de l’Ordonnance de 1986, repris dans le code du commerce, et celui de la consommation, reconnaît et décrit la possibilité de “situation manifestement anormale de marché”. Un moment où ce juge de paix qu’est le marché défini par la confrontation de l’offre et de la demande peut se tromper y compris de manière durable, un peu comme si l’horloge du village ne donnait pas l’heure juste… A n’avoir pas su intégrer les spécificités des fruits et légumes frais décrits par le rapport Canivet, nous sommes potentiellement dans cette situation, ce qui a motivé notre demande ». Et d’ajouter : « Pour Légumes de France, il s’agit plutôt de relire que de réécrire le droit. Nous sommes dans l’optique d’examiner toutes les facettes composant la compétitivité de notre filière et organiser l’effort sur un vrai développement de la valeur. » Le syndicat prend date pour la rentrée : « Ce sera un point fort de notre Congrès de Dunkerque le 15 et 17 novembre prochain, confirme Angélique Delahaye, le calendrier est court pour la profession : les endiviers ont obtenu un sursis, mais pour combien de temps ? Le programme électoral de l’actuel Président de la République indiquait vouloir donner aux agriculteurs les moyens de rééquilibrer le rapport de force avec la distribution. Eh bien, allons y ! »