L’échalote menacée, selon les Bretons
L’inquiétude grandit dans les rangs des producteurs français d’échalotes qui craignent d’être concurrencés par toutes sortes de bulbes autorisés à s’appeler échalotes, ont expliqué la semaine dernière leurs représentants. En vertu d’un jugement rendu le 1 er décembre par le Conseil d’Etat, l’arrêté de commercialisation qui établissait en France depuis 1990 la définition de l’échalote – bulbe issu d’une production végétative, teneur élevée en matière sèche –, devra être abrogé d’ici le 18 janvier.
Ce texte qui écartait de France tous les produits de semis permettra à ces bulbes d’entrer en France. C’est l’aboutissement de l’action devant la justice européenne d’une maison semencière hollandaise. De Groot en Slot a inventé et fait inscrire au catalogue européen deux semences d’échalotes de semis à la fin des années 1990.
Samedi 6 janvier à Morlaix (Finistère), tout près de la principale zone de production d’échalotes en France – 600 producteurs cultivent 35 000 des 45 000 t d’échalotes produites dans l’Hexagone –, plusieurs dizaines de producteurs français d’échalotes ont distribué des tracts et fait signer une pétition en faveur de l’échalote de tradition.
Ils demandent au gouvernement qu’il signe un nouvel arrêté de commercialisation imposant l’étiquetage “hybride issu de semis” aux échalotes de semis, et accorde à la filière un budget de communication de 300 000 E par an pendant cinq ans pour informer les consommateurs.
Jusqu’à présent, a regretté Pierre Bihan-Poudec, président de la section nationale échalote, “le gouvernement a été inefficace dans ce dossier. […] Nous demandons que les Pouvoirs Publics trouvent une solution.” Les producteurs espèrent, en plus du soutien des consommateurs, l’appui des distributeurs.