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Marché
L’échalote de semis arrive sur les étals

Depuis deux campagnes, les producteurs ont la possibilité de cultiver et de commercialiser ce nouveau condiment. Son arrivée a coïncidé avec une offre en échalote traditionnelle nettement en retrait. Retour sur cette situation atypique et perspective d’avenir.

Echalote de tradition, échalote de semis, les deux produits se côtoient désormais dans les rayons depuis l’arrêté du 16 janvier 2007 qui stipule que seules les variétés de Allium cepa L. des groupes aggregatum et de Allium oschaninii issues de multiplication végétative et caractérisées par une cicatrice de plateau, peuvent être vendues sous le nom d’échalote. Celles issues de semis doivent être étiquetées échalote de semis. Les deux saisons atypiques que viennent de rencontrer les producteurs ont plus ou moins masqué les polémiques qu’avaient engendrées, durant de nombreuses années, l’arrivée des échalotes de semis sur le marché. Suite aux conditions climatiques catastrophiques de la saison 2006-2007, l’offre bretonne a chuté de 10 000 t avec 22 000 t seulement. La production angevine, moins affectée par les dégâts sanitaires a été de 3 300 t. Les cours ont évidemment été bousculés. Le SNM relevait en mai 2008 des échalotes longues logées expédiées à 5 e/kg en Val de Loire. Un an plus tard, le contraste est saisissant. Cette saison se termine avec des prix très bas, de l’ordre de 0,2 €/kg. Ce manque d’offre s’est traduit par une hausse des importations. Les chiffres d’Eurostat, le site des statistiques européennes, donnent la tendance. Si les importations d’échalotes variaient entre 1 500 et 2 000 t entre 1995 et 2006, elles ont atteint 3 000 t en 2007 et plus de 5 000 t en 2008. Moins d’une dizaine de pays participent depuis de nombreuses années à ces importations comme la Belgique, l’Italie, l’Espagne voire la Pologne. Néanmoins les Pays-Bas restaient le principal fournisseur avec, comme en 2002, près de 70 % de l’approvisionnement. Quelques pays extra-européens ont commercialisé avec la France avant 2006, à savoir l’Argentine, le Canada voire l’Australie mais les tonnages sont modestes. La Chine entre en scène en 2003 avec un faible volume. Pour cette dernière campagne malmenée par des difficultés d’approvisionnement, une quinzaine de pays ont répondu à la demande française. Les principaux ont été le Canada, la Chine, la Pologne et les Pays-Bas. Nos proches voisins ont fourni les plus grosses quantités mais talonnés de près et pratiquement à égalité par la Chine et la Pologne. L’Australie, l’Argentine, le Maroc et le Vietnam sont devenus également nos fournisseurs. Selon les experts, les échalotes importées seraient essentiellement des échalotes de semis. Ces importations inquiètent les producteurs d’échalotes traditionnelles auraient des impacts sur la commercialisation de 2009. Les acheteurs seraient plus frileux. Mais jusqu’à présent, en raison des prix extrêmement bas en France, les importations hors des fournisseurs habituels restent très marginales en ce début d’année.

140 hectares d’échalote de semis
Les surfaces d’échalotes oscillent en France autour de 2 000 ha (Source Agreste). Les estimations de surfaces d’échalotes de semis ont été de 80 ha en 2008 et devraient atteindre 140 ha en 2009 soit un potentiel de plus de 5 000 t, c’est-à-dire environ 13 % des volumes français.
L’échalote traditionnelle est largement cultivée en France et devrait le rester. Les spécialistes sont unanimes à ce sujet. Néanmoins les débuts modestes de cette nouvelle culture s’expliquent en partie par un manque de semences lié à la diffusion tardive de l’arrêté de commercialisation en janvier 2007 autorisant la distribution des échalotes de semis. Beaucoup d’acteurs pensaient que son développement devait aller en s’accélérant. Mais des freins existent. Les coûts de production des deux types de culture sont par exemple sensiblement identiques. Mais face à l’arrivée de ce nouveau condiment, les producteurs de Bretagne et de la région Centre-Ouest réagissent. Une importante campagne de communication a été votée par la section nationale à raison d’un montant de 250 000 e. Une action promotionnelle avec bons de réduction dans les GMS est en cours de discussion pour être lancée à l’automne.

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