Congrès Légumes de France
Le zéro résidu ne fait pas l’unanimité
Craintes et opportunités se sont répondues lors de la deuxième table ronde du 61e Congrès de légumes de France sur l’objectif du zéro pesticide.
Craintes et opportunités se sont répondues lors de la deuxième table ronde du 61e Congrès de légumes de France sur l’objectif du zéro pesticide.
La table ronde “Zéro pesticide : utopie ou objectif ?”, du 61e Congrès de Légumes de France a fait réagir. Les professionnels ont rempli l’amphithéâtre de la Villa Méditerranée de Marseille les 16 et 17 novembre derniers pour pouvoir y assister. Les craintes de la filière autour de ce sujet sensible se sont cristallisées autour de la gamme “zéro résidu de pesticide” proposée par Rougeline cette saison. « Ne rajoute-t-on pas de la peur dans la tête des gens avec ce type de communication ? », s’est inquiétée une représentante de l’industrie phytopharmaceutique. « Nous avons la conviction que le marché est hypersegmenté et que les consommateurs sont divers, répond Gilles Bertrandias, directeur de Rougeline. Avec cette gamme nous donnons une réponse à des consommateurs inquiets. »
Une inquiétude qui ne concerne pas tous les consommateurs selon Philippe Appeltans président du groupe de travail fruits et légumes du Copa Cogeca : « Les produits bios sont en croissance, mais leur part de marché n’est que de 6 % en Europe. Si tous les consommateurs se sentaient concernés par la peur des produits phytosanitaires, cette part serait majoritaire ».
Autre crainte de la salle : le potentiel discrédit porté aux autres produits. « Cette démarche a bénéficié à l’ensemble des produits Rougeline », contrecarre le directeur de l’entreprise. Gilles Bertrandias précise que cette démarche ne pourra pas concerner toutes les cultures ni l’ensemble de la production d’une espèce. Et zéro résidu ne pas veut pas dire zéro pesticide. « Il faudrait déjà définir ce que l’on met derrière le mot pesticide », prévient Cathy Eckert de la direction scientifique et technique Fruits et Légumes du CTIFL. Et la spécialiste de rappeler les progrès faits dans le cadre d’Ecophyto, mais aussi les disparités entre les modes de cultures.
L’objectif du zéro pesticide ne semble donc pas partagé. « Il faut être réaliste, on ne produit pas des légumes dans un environnement stérile, il restera toujours des maladies et des ravageurs », résume Philippe Appeltans du Copa Cogeca.
Le prochain congrès de Légumes de France aura lieu en novembre 2018 en Normandie.