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Abricot
Le Verger des Baronnies relance l’Orangé de Provence

Grâce à son verger situé entre 400 et 700 m d’altitude, l’association “Le Verger des Baronnies” propose sur le marché l’Orangé de Provence, un abricot qui présente une face colorée due au différentiel de températures diurnes et nocturnes.

Le verger d’abricotiers des Baronnies se situe en Drôme provençale, dans le triangle Nyons, Buis-les-Baronnies, St Remuzat. C’est un verger d’altitude moyenne, situé entre 400 et 700 m. Globalement, ce secteur produit entre 10 et 15 000 t fournis par près de 700 arboriculteurs. Avec une variété phare, bien qu’un peu tombée dans l’oubli, l’Orangé de Provence qui a eu son heure de gloire. « L’Orangé de Provence est une variété endémique que l’on retrouve dans 70 % des vergers, explique Jean-Charles Fournon, président de l’association “Le Verger des Baronnies”. Il est particulièrement bien adapté à ce terroir autant sur le plan agronomique que de ses qualités intrinsèques de couleur et de goût. Sans parler de blush, il présente une face colorée, que l’on ne retrouve pas dans la Vallée du Rhône où il est plus pâle. Elle est liée au différentiel de températures diurnes et nocturnes. »
L’Orangé de Provence a néanmoins perdu de sa notoriété au fil de l’apparition de nouvelles variétés. « Nous n’avons pas pu suivre cette évolution car nous avons des terres plus dures que dans la Vallée et surtout parce que peu de vergers sont irrigués d’où des rendements moins importants : de l’ordre de 10t/ha, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient. »

Reconquérir le marché
Face à la nouvelle vague de variétés, un groupe d’agriculteurs a commencé à réfléchir à une autre stratégie de reconquête du marché par l’Orangé de Provence. « L’idée a commencé à germer durant l’hiver 2006-2007 avec un groupe de six agriculteurs. La première phase a été une étude de faisabilité, en se posant les questions suivantes : Qu’est-il possible de faire ? Quels sont les critères pour parvenir à une nouvelle démarche ou au contraire quels sont les obstacles qui s’avéreront incontournables ? Quels auto-contrôles, quels contrôles externes, etc. ? Le gel de 2007 a quelque peu entravé la démarche, mais nous avons poursuivi cette idée. En 2008, nous avons suivi une formation auprès du CTIFL de Balandran, tout en élaborant un cahier des charges réaliste avec des critères que nous serions sûrs de maîtriser. Nous sommes parvenus à définir des critères tels que le taux de sucre (12 ° Brix minimum), un taux de coloration sur lequel nous travaillons avec le nuancier du CTIFL, pour être au plus près de la maturité idéale, et le calibre. Sur ce point, nous resterons sur un calibre moyen A ou 2A, car au-delà la coloration que nous avons retenue est difficile à obtenir. Nous étions prêts à cette date à lancer la marque, mais nous l’avons retenue par manque de volumes en raison des mauvaises conditions climatiques qui ont affecté la récolte. » 2009 sera donc l’année du lancement des abricots “Verger des Baronnies”, terme qui définit à la fois l’association de producteurs et la marque commerciale déposée. « Notre groupe représente un potentiel de 400 t. Nous espérons pouvoir passer environ 10 % de ce volume sous la marque collective. C’est un chiffre encore confidentiel, que nous espérons voir augmenter par croissance interne et/ou externe à terme de trois à cinq ans. En dépit d’un début de campagne difficile pour l’abricot en général, la nôtre qui débutera fin juillet pour se terminer début août, soit trois grosses semaines, semble bien engagée. Nous avons rencontré des grossistes qui attendent notre produit. C’est un circuit qui nous intéresse car il peut nous ouvrir les portes des magasins de détails spécialisés. »

Une commercialisation en plateau de 5 kg
L’abricot “Verger des Baronnies” sera commercialisé en plateau de 5 kg, muni d’un coin informatif, assorti de flyers et soutenu par un site Internet. Ceci étant, le choix d’un conditionnement vrac est-il judicieux pour un abricot fragile, proche de sa maturité ? « Nous avons pensé à un conditionnement de plus faible grammage. Mais les choses paraissent compliquées et, de l’avis des grossistes, il est important que le détaillant ait la possibilité de goûter pour se laisser convaincre. Le marketing est une chose, mais notre carte de visite est le goût et nous devons persuader d’autres grossistes et détaillants. »
En ce qui concerne, l’évolution du potentiel, Jean-Charles Fournon reste pragmatique. « L’ouverture n’est pas exclue mais ne sera pas immédiate pour éviter les abus. Notre groupe partage le même état d’esprit et si la notoriété de l’Orangé de Provence remonte en puissance, par effet d’entraînement nous pourrions avoir des demandes. Attendons de voir de quelle manière cette initiative va se traduire. J’espère qu’elle sera positive, pas seulement pour notre “chapelle”, mais pour l’ensemble des producteurs de notre secteur qui ont besoin d’être remotivés. »

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