Aller au contenu principal

Expertise INRA fruits et légumes
Le transformé sort gagnant de l’inventaire

Si l’inventaire des connaissances scientifiques émet des réserves quant au lien entre consommation de f&l et santé, ce travail ne remet pas en cause les recommandations du PNNS.

« La consommation est très insuffisante et le compte n’y est pas », a indiqué le ministre de l’Agriculture en préambule de la présentation des résultats de l’expertise Inra (ESCo) la semaine dernière à Paris. En effet, 60 % des Français consomment moins d’une portion et demie de fruits et moins de deux portions de légumes par jour. Et la tendance de consommation est à la baisse alors que les dépenses restent constantes depuis 1998. Et quel que soit le repère, certaines fractions de populations apparaissent sous-consommatrices de fruits et légumes, il s’agit principalement des ménages à faibles revenus et des jeunes.

« Notre expertise n’est pas une étude ou une conférence de consensus, il s’agit d’un inventaire de connaissances », a tenu à rappeler en premier lieu Pierre Combris, chargé de piloter l’expertise. Pour réaliser cette ESCo, demandée par le ministère de l’Agriculture l’an passé, l’Inra a réuni un groupe d’une vingtaine d’experts de disciplines et d’origines institutionnelles diverses (Inra, Institut Pasteur de Lille, Inserm, AgroParis Tech, CIHEAM/IAM, INH, Ensat).

La matinée a porté sur les relations existant entre la consommation de fruits et légumes et la santé. En langage scientifique, Pierre Dallongueville, épidémiologiste à l’Institut Pasteur de Lille, a tenu à indiquer qu’il n’existait « pas de lien de causalité établi clairement entre l’augmentation de la consommation de fruits et légumes et la prévention de pathologies comme les cancers ou les maladies cardiovasculaires », ce qui revient à dire qu’il y a absence de preuves expérimentales irréfutables.

En revanche, l’expertise souligne que les produits transformés assurent une bonne préservation des teneurs en micronutriments et ces niveaux pourraient être supérieurs en raison d’une récolte plus à maturité. « Ils représentent souvent des teneurs en micronutriments plus élevées que les produits frais dès lors que ceux-ci ont subi un stockage de plusieurs jours », note le rapport.

Enfin sur le dossier des interventions et actions de promotion, l’expertise souligne que l’éducation nutritionnelle agit rarement sur les comportements, mais elle améliore les connaissances. Si elles sont de faible efficacité chez les adultes et les plus âgés, elles s’avèrent intéressantes pour les enfants en relais avec les familles. Quant aux actions sur les prix, l’expertise souligne que cette mesure est efficace à court terme mais comme elle n’est pas pérenne, elle reste peu efficace. Et sur le marketing informationnel, il serait nécessaire de différencier les fruits des légumes. Mais il est fondamental d’évaluer ces interventions. « Il existe beaucoup d’interventions, il est donc important de soumettre celles-ci à l’épreuve des faits », souligne Martine Padilla, économiste au CIHEAM.

Si cette expertise ne remet pas en cause les recommandations du PNNS, elle permet d’affiner les stratégies à mener quant aux actions de promotion. Les enfants et les plus défavorisés sont ainsi à privilégier. Et les fruits et légumes doivent être pris dans leur globalité, transformés y compris.

Les plus lus

<em class="placeholder">Géraldine Toupet, présidente de la coopérative agricole du haricot de Soissons.</em>
Dans l'Aisne, le haricot de Soissons veut attirer de nouveaux producteurs
Désireuse d’attirer de nouveaux producteurs, la Coopérative agricole du haricot de Soissons a présenté la filière lors d’une…
Versement de produit cuprique dans un pulvé.
L'Anses revoit les autorisations en cuivre pour l'arboriculture et le maraîchage

Treize produits à base de cuivre ont perdu leur AMM cet été en un seul coup. D’autres ont perdu de nombreux usages. Voici…

<em class="placeholder">Un verger de pommiers avec certains pommiers recouverts d&#039;argile, pour les protéger des pucerons. </em>
Pomme : trois stratégies de lutte automnale contre le puceron cendré

Il est possible de s’attaquer au puceron cendré dès l’automne, par défoliation précoce ou barrières physiques, deux méthodes…

<em class="placeholder">Plusieurs fruits et légumes posés sur une table en bois, incluant des tomates, carottes, courgettes, poivrons, de l&#039;ail, des oranges, fraises, bananes, des grappes de ...</em>
Prospective fruits et légumes : une étude imagine le futur de la filière à horizon 2040

Commandée par le ministère de l’Agriculture, une étude de Ceresco et AgroClimat2050 se livre à un exercice prospectif, en…

<em class="placeholder">Olivier Terrien, maraîcher à Divatte-sur-Loire</em>
Maraîchage en Loire-Atlantique : « Nous semons très dense, à 70 kg/ha, pour que le sorgho couvre rapidement le sol »
Face à des problèmes de fatigue des sols, Olivier Terrien, maraîcher en Loire-Atlantique, a diversifié ses cultures et développé…
Gironde : les filières asperges et fruits rouges réunies dans un seul salon

L’International asparagus days (IAD), dédié à l’asperge, et l’International berries days (IBD), consacré aux petits fruits…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes