Production
Le torchon brûle chez les endiviers du Nord-Picardie
Tous les responsables endiviers ne sont toujours pas prêts à rentrer dans un cercle vertueux. Une nouvelle fois en crise, les producteurs affichent leur ras-le-bol face à cette situation.
Ce que veulent les endiviers : pouvoir réviser les règles de fonctionnement de l'Apef, ses statuts et son règlement intérieur.
L'AOP endives est-elle au bord de l'implosion ? Peut-être. Seule certitude, le torchon brûle entre responsables endiviers sur fond d'une nouvelle crise marquée par des cours inférieurs aux coûts de production et renforcée par la douceur de la météo. Les endiviers, regroupés au sein de l'Union des endiviers de France (Udef) « exigent que l'Apef convoque un conseil d'administration dans les plus brefs délais, dans le but de remédier à une situation de blocage suicidaire pour la profession. » Dans une lettre ouverte adressée aux présidents des OP, l'Udef explique que « la profession ne peut plus se permettre de régresser et de regarder bon nombre de ses collègues quitter la scène sans réagir ». Les endiviers se sont réunis le 31 janvier et « ont fait le constat de l'incapacité dont se trouve frappée la gouvernance à pouvoir conclure ses actions », alors que cet été, elle avait affirmé sa volonté unanime de « rentrer dans un cercle vertueux ». L'AOP endives est ainsi visée. Plus aucun plan de campagne, de promotion générique, aucun suivi économique de la filière… : le constat est sévère. Pour les responsables syndicaux, la coupe est pleine… et l'absence de renouvellement de l'accord interprofessionnel cet été a été la goutte d'eau qui l'a fait déborder. Fraileg, une des dix OP, s'y était opposée. Cet accord visait une réelle amélioration de la qualité, la réduction de 75 à 60 % de la longueur de l'axe, la mise en place d'un corps de contrôleurs, l'adoption d'un budget générique sur trois ans, des analyses de résidus à dix-neuf jours… Il a suffi d'une opposition pour enterrer le projet. Aujourd'hui, ce que demandent les endiviers à leurs OP, c'est de pouvoir réviser les règles de fonctionnement de l'Apef, ses statuts et son règlement intérieur. Des règles de fonctionnement qui exigent que toute décision prise doit l'être par un nombre d'OP représentant au moins 85 % des volumes commercialisés et qu'aucune OP ne puisse exercer un droit de veto. Des règles qui annihilent toute marche en avant. Du côté des présidents des six OP fondatrices de Perle du Nord, on n'exclut pas de démissionner de l'Apef… Il faudra bien qu'une bonne fois pour toutes, ce ne soit pas « une toute petite minorité d'endiviers qui décide ! »