Commerce de détail
Le titre-restaurant devrait faire son entrée chez les détaillant fruits et légumes
Il n’y a guère que l’UNFD pour soutenir l’amendement à la loi Bachelot, adopté le 9 mars et autorisant l’usage du titre-restaurant pour l’achat de fruits et légumes chez un fruitier.
Le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » présenté par Roselyne Bachelot et actuellement en discussion au Parlement interpelle le monde des fruits et légumes. Un amendement porté par la députée UMP Valérie Boyer, voté la semaine dernière, a provoqué quelques remous. Celui-ci prévoit que le titre-restaurant sera désormais accepté chez les détaillants en fruits et légumes. Cette disposition était déjà présente, en 2006, dans le rapport de Serge Hercberg pour l’établissement du programme PNNS 2. Les organisations patronales de la restauration se sont opposées vivement à l’amendement : « l’assouplissement de la réglementation sur le titre-restaurant risque de le transformer en un titre d’alimentation sans contrôle, source de nombreuses dérives. Cela serait un dévoiement pur et simple du dispositif d‘origine », ont-elles souligné. La Commission nationale des titres-restaurants (CNTR) s’est aussi fermement opposée à la décision : « le titre-restaurant doit être utilisé pour acheter un repas ou une préparation alimentaire immédiatement consommable. Ce n’est pas un titre alimentaire », a déclaré son secrétaire général, Vincent Gallego qui a pourtant reconnu des dérives dans l’usage, particulièrement en grande distribution et que la Commission allait agir pour les supprimer : « Il n’y aura plus de dévoiement dans la grande distribution en 2009.» Fort à propos, un magasin Leclerc situé à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) s’est d’ailleurs fait très médiatiquement rappelé à l’ordre dès le vendredi 13 mars. De son côté, UFC-Que Choisir qualifiait la mesure de “cosmétique”. Pour Olivier Andrault, chargé de mission, « ce n’est pas une mesure qui va permettre à l’ensemble de la population de réorienter sa consommation vers plus de f&l. »
Logiquement, l’Union nationale des détaillants en fruits et légumes (UNFD) s’est félicitée de cet amendement. Rappelant qu’elle a œuvré depuis 2004 afin qu’une telle mesure soit prise (elle avait saisi à l’époque la CNTR pour que son code APE soit accepté au même titre que celui des boucheries ou des boulangeries), l’UNFD souligne par ailleurs que « cette mesure est en totale conformité avec les objectifs premiers des titres-restaurants. Les députés offrent au commerce de proximité un outil de relance économique » ajoutant que celle-ci est « indolore pour les finances publiques ». Elle précise entre autre que « depuis 1988, il n’est plus nécessaire de servir des plats chauds, ou d’avoir un point chaud, pour pouvoir bénéficier de l’agrément de la CNTR. »