Distribution
Le supermarché fête ses 50 ans
L’Association pour l’histoire du Commerce moderne (ACHM) organisait à Paris la semaine dernière une conférence à l’occasion du cinquantenaire de la création du supermarché.
E n 1958, la France vivait un tournant de son histoire du commerce alimentaire avec la création du premier supermarché, au sens de la définition de l’IFLS (plus de 400 m 2 de libre-service et possédant un parking). Et, pour son cinquantenaire, l’Association de l’histoire du commerce moderne a décidé de fêter cet événement, pierre angulaire de la modification radicale du commerce alimentaire. « C’est intéressant de revenir aux sources de temps en temps, a indiqué Jérôme Bédier, le président de la FCD. Cela montre que nous sommes enracinés de manière profonde dans le tissu économique et le paysage français. »
La création du premier supermarché fait suite à un voyage, aux Etats-Unis, en 1947, de plusieurs maisons d’alimentation françaises à succursales multiples, pour étudier la formule de vente en libre-service. La première création (après les deux ébauches : Goulet Turpin dans le quartier de Montmartre à Paris en 1948 et le Super-Marché Bardou dans le XVIII e, mais sans parking, en 1957) eut lieu à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine. Appelé Express Marché, il est considéré comme le véritable premier supermarché avec parking à l’américaine. S’étendant sur 560 m 2, ce magasin correspond à la taille de dix épiceries classiques et propose des chariots à ses clients. Les premières réclames font apparaître les ancêtres des têtes de gondole : “les bouts de gondoles”. Et le rayon fruits et légumes proposé en réfrigéré était appelé : comptoir vitamine.
« Depuis, note Jérôme Bédier, le libre-service est devenu une valeur très forte, qui a démocratisé nombre de produits en donnant accès à une nouvelle forme de consommation et, en amont, de nouveaux acteurs sont entrés sur le marché. Cette démocratisation, cette nouvelle valeur, explique en partie le débat actuel sur les prix. » Aussi, le président de la fédération souligne qu’il est important que les distributeurs se focalisent sur leur rôle. « Notre industrie a été capable de beaucoup d’innovations. Depuis 15 à 20 ans, nous avons multiplié par trois le nombre de références dans nos magasins y compris en produits frais. C’est un travail considérable qui a été fait. Il est nécessaire de continuer à innover sur l’ensemble des sujets qui préoccupent les consommateurs, en les accompagnant pour demain. Que nous soyons capables de relever les défis ensembles. » Sur le développement durable, par exemple, la FCD a indiqué qu’elle souhaitait étendre à l’Union européenne, bientôt sous présidence française (en juillet prochain), la démarche entreprise avec le ministère de l’Ecologie et du développement durable.