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Le Sud-Ouest est “la” région d’avenir de la pomme

Philippe Herman est le directeur général de la SCICA Castang SA. Entretien.

Fld : Que pensez-vous de la saison 2005 de la pomme ?

Philippe Herman : Ça a été une très mauvaise saison, mais plus pour des raisons conjoncturelles que structurelles. Je ne suis pas inquiet quant à l’avenir de la pomme. Dans le Sud-Ouest, les arrachages sont d’ailleurs à peu près équivalents aux replantations et les surfaces en vergers sont stables. Je pense sincèrement qu’aujourd’hui le Sud-Ouest est “la” région d’avenir de la pomme. Nous avons la qualité et le rendement, ce qui nous place en tête des bassins de production français en termes de rapport qualité/prix. En revanche, nous sommes fragiles en termes de stations de conditionnement, car nous avons peu de structures fortes. Seules Castang et la Stanor emballent plus de 20 000 t.

Fld : L’hémisphère Sud est-il toujours une menace pour vous ?

Ph. H. : Globalement non. Avec le coût du transport, les produits importés reviennent aujourd’hui plus chers que les nôtres. En revanche, nous sommes davantage menacés par l’Italie. Les produits sont bons et la filière pomme possède des stations de conditionnement très modernisées, de grosses structures de commercialisation et des marques fortes connues dans l’Europe entière. Depuis deux ans, on trouve d’ailleurs de la Golden d’Italie sur le marché français, c’est très nouveau.

Fld : Quelle solution suggérez-vous pour que le Sud-Ouest soit plus fort ?

Ph. H. : Surtout pas le regroupement autour d’une structure commerciale unique, mais la mise en place de trois ou quatre structures emballant 30 000 à 40 000 t et travaillant en réseau. Aujourd’hui, après la difficile campagne vécue l’année dernière, beaucoup de petites structures ont besoin de trésorerie. Elles remettent en cause tous les accords qu’elles avaient auparavant et cherchent, selon le cas, à obtenir le meilleur prix au jour le jour ou à écouler du volume, sans avoir de plan à long terme. Cette situation, qui consiste à casser les circuits établis, fait le bonheur des négociants et nuit au prix final. Du coup, 2006 est une bonne saison, mais les prix ne sont pas aussi élevés que prévu, car le positionnement de la filière manque de clarté.

Fld : Les organisations de producteurs et les coopératives ne représentent-elles pas une solution ?

Ph. H. : Les OP ne permettront pas de clarifier la situation. Certaines sont uniquement des "boîtes à lettres" qui servent à obtenir des subventions et à faire des factures. Peu fonctionnent comme la nôtre avec un vrai projet économique et commercial. Il faudrait que la législation change pour qu’on puisse faire du ménage. Quant aux coopératives, ce sont de vrais paradis fiscaux. Elles ne payent pas l’impôt sur les sociétés et sont attractives pour les subventions des politiques. Mais elles rebutent les producteurs emballeurs, parce qu’elles ne garantissent pas le patrimoine. S’il n’y a pas de grosses stations de conditionnement dans le Sud-Ouest, c’est parce que beaucoup de gens ne sont pas d’accord avec le fonctionnement "1 homme = 1 voix". Il n’est pas juste d’avoir une seule voix lorsqu’on fournit la moitié des volumes traités par une coopérative.

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