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Interprofession
« Le succès d'une organisation repose sur le dialogue interprofessionnel »

Florence Rossillion est directrice générale du CNIPT depuis un an, après avoir travaillé à l'Alliance 7, l'ANPP, la GeFel... Retour sur la campagne et les dossiers en cours.

FLD HEBDO : La campagne primeur a été très difficile en 2014. Que prévoit le CNIPT pour cette campagne ?

FLORENCE ROSSILLION : Cette crise était en grande partie causée par un référencement trop tardif ou pas assez mis en valeur. Pour éviter une situation comparable cette année, le CNIPT a créé une fiche de recommandations à destination de la filière. Nous y préconisons la différenciation entre la primeur (pomme de terre non mature, avec une peau qui s'enlève facilement... et qui peut presque être considérée comme un légume frais) et la pomme de terre nouvelle récolte, mûre, qui arrive plus tard, fin juin-début juillet. L'idée est de mettre en place une chronologie dans le rayon pour que chacune ait sa place. Deuxième point : dès le plein potentiel de production des primeurs, il est recommandé de laisser un peu moins de place aux pommes de terre de conservation. La date pour ce changement de référencement n'est pas fixée. Nous suivons le calendrier de récolte avec les opérateurs et tenons informée la GMS. A priori, ce sera entre le 15 et le 20 juin.

FLD HEBDO : Comment se présente cette nouvelle campagne primeur ?

F. R. : Il y aura une petite contraction de l'offre primeur, due à une baisse des emblavements (raisons économiques) et des rendements (climat). Ce qui fait que le début de campagne est satisfaisant en termes de prix, d'autant que l'import est limité sur le marché français. Ces produits (Israël, Italie...) sont surtout envoyés en Europe du Nord, où les campagnes ont une quinzaine de jours de retard. Enfin, la GMS a décidé de jouer le jeu de l'origine France pour la primeur. Ces signaux positifs nous font penser que la campagne devrait se dérouler de manière satisfaisante. Si tel est le cas, ce serait un bel exemple de réussite de dialogue interprofessionnel.

FLD HEBDO : Quels sont les autres dossiers sur lesquels travaille le CNIPT ?

F. R. : Il s'agit de dossiers dans ce même état d'esprit : renforcer le dialogue interprofessionnel. Le CNIPT a tenu un séminaire en janvier pour fixer des objectifs à cinq ans (cf. fld hebdo du 4 mars 2015). Actuellement, trois gros chantiers ont été engagés : l'amélioration de la qualité, la contractualisation et un travail sur l'exhaustivité et l'équité de la collecte de la cotisation du CNIPT. Il y a une réelle volonté de bouger.

FLD HEBDO : Quelles sont les forces du CNIPT ?

F. R. : Le CNIPT est une interprofession longue, du producteur au distributeur. Nous avons un bon fonctionnement de dialogue interprofessionnel. Une interprofession est consensuelle et paritaire. C'est ce que nous avons expliqué aux professionnels de Castille-et-León (Espagne) en mars dernier (cf. fld hebdo du 25 février 2015). Ils sont très intéressés pour créer une interprofession mais ont un peu déchanté lorsqu'on leur a dit que cela coûtait 3  €/t. Pour le succès d'une interprofession, il faut faire rentrer des cotisations pour que l'ensemble des acteurs, qui n'ont pas forcément les mêmes intérêts, acceptent de se mettre en relation, pour faire ensemble ce qui est porteur d'avenir pour la filière.

FLD HEBDO : L'organisation de la filière espagnole pourrait-elle être un “danger” pour la France ?

F. R. : Il y aura toujours une place pour la pomme de terre française en Espagne, surtout dans un contexte de changement climatique. L'Espagne n'est pas autosuffisante sur ce produit.

FLD HEBDO : Sur quels autres marchés la France est-elle présente en pommes de terre fraîches ?

F. R. : Principalement en Europe : Allemagne, Royaume-Uni, Italie. Les envois vers l'Europe du Nord et de l'Est se développent car nous leur apportons un produit différencié de qualité, qu'ils n'ont pas. C'est un positionnement différent de ce que nous faisons en Espagne : du fait de leurs habitudes culinaires, nous sommes plus sur un produit français cœur de gamme que niches spécifiques. Sinon, on exporte partout où l'on peut. La campagne dernière, la surproduction européenne et la fermeture du marché russe nous ont poussés à essayer d'ouvrir de nouveaux marchés (Afrique) mais les prix étaient trop bas, l'équilibre financier n'était pas là. L'équilibre prix du produit/transport-logistique n'est pas toujours simple !

FLD HEBDO : Cela va faire un an que vous êtes au CNIPT. Quel bilan tirez-vous de votre expérience ?

F. R. : Il est trop tôt pour faire un bilan ! Plus sérieusement, mon bagage et mon expérience me sont utiles au quotidien dans la gestion des dossiers et des relations. Et puis je suis quelqu'un de très enthousiaste et qui croit profondément au dialogue interprofessionnel.

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