Conditionnement
Le spécialiste de l'emballage d'agrumes est nordiste
Avec 20 000 t d'agrumes conditionnées par an, Condiprim possède douze emballeuses et une barquetteuse.
Condiprim, entreprise nordiste située à Steenvoorde, a longtemps cultivé la discrétion. Pourtant, elle est certainement une des rares – voire la seule – entité privée en Europe à être totalement dédiée au conditionnement et à l'emballage des agrumes et autres fruits.
Il y a vingt-deux ans Philippe Baelden, directeur commercial et à l'époque négociant en pommes de terre avec sa belle famille à Bergues, aborde ce nouveau métier. « A ce moment-là, la société Honoré Primeurs, située sur le marché de Lomme, cherchait un conditionneur pour ses oranges et certains fruits. C'était au début 1991. Nous nous sommes installés sur 1 000 m2 sur la zone artisanale attenante. Deux ans plus tard, nous avons ajouté l'emballage des oignons. De plus, nous avons commencé à travailler avec Logidis, qui était importateur à l'époque, ce qui représentait environ 1 000 t de produits à conditionner par an. Enfin, toujours sur le site de Lomme, nous sommes devenus prestataires d'une usine de fabrication de cartons ; 3 millions d'unités transitaient par notre entrepôt à l'époque. » A ce moment, la société se sent vraiment à l'étroit. Philippe Baelden décide alors de séparer ses activités : à Lomme restent le conditionnement d'agrumes et l'activité carton et c'est sur le nouveau site de 1 500 m2 situé à Steenvoorde que vient s'installer l'emballage d'oignons.
C'est une dizaine d'années plus tard que Condiprim va prendre son virage vers le “tout conditionnement, tout agrume”. A cette époque alors que la collaboration avec Logidis s'arrête, la société est contactée par Capespan qui recherche, pour ses flux d'agrumes, un site géographiquement bien placé par rapport à ses ports d'arrivée sur le continent européen pour emballer ses agrumes. Steenvoorde est à quelques kilomètres de Dunkerque et la présence proche de l'autoroute permet une liaison directe avec les ports de Rotterdam, d'Anvers et de Vlissingen. « Capespan recherchait un conditionneur, et nous du travail », résume, pragmatique, Philippe Baelden.
Développement du parc de machinesLes volumes traités par l'entreprise vont rapidement progresser : le site de Steenvoorde traite 2 000 t la première année et passe à 10 000 t l'année suivante. L'agrandissement est nécessaire : la plate-forme passe de 1 500 à 4 500 m2 . Etape suivante avec l'arrivée de l'importateur Hexago qui apporte sa gamme de fruits du Chili. Condiprim devient multiproduit et renforce ses capacités de stockage en froid et ajoute 2 500 m2 supplémentaire à son site. Cette progression s'accompagne aussi du développement du parc de machines : de la première machine à mettre en filet, la société est passée aujourd'hui à douze emballeuses, une supplémentaire dédiée aux pommes et une barquetteuse. Ce qui est nécessaire pour travailler les 30 000 t annuels traitées par Condiprim (dont 20 000 t rien que pour les agrumes). « Notre force est de pouvoir traiter 400 t de produits par jour pour une expédition en A pour B sur toute la France, explique Philippe Baelden. Notre activité est saisonnière néanmoins avec un fort pic pendant la contre-saison et deux mois ensuite pour remettre à niveau les machines. »
Après la défection d'Hexago, Condiprim a pu rebondir grâce à son client historique Capespan et l'importateur Miles Import. Et ajouter les centrales d'importation des grands distributeurs à son listing de clients (Socomo, Zenalco...). Cette position particulière permet à Philippe Baelden d'avoir un regard affûté sur la fonction d'import : « Les apports en direct par les centrales d'achats sont une tendance lourde. La prestation de service est aussi en progression, question de coûts et de localisation pour les clients. Mais je pense qu'il y a toujours une place pour l'importateur indépendant. Sa connaissance du produit et sa capacité de réaction sont des atouts recherchés. »