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Nicolas Morinière, directeur général d'Univeg France
« Le service et l'attention aux clients vont prendre encore plus d'importance »

Le directeur général d'Univeg France fait le point sur l'année écoulée, riche pour le groupe. Il évoque le développement du groupe sur la France.

Fld Hebdo : Comment qualifieriez-vous 2013 pour le groupe Univeg ?

Nicolas Morinière : Ce fut une année riche en événements et assez “extra-ordinaire”. Les 62 % du capital social détenus par le fonds d'investissement CVC ont été rachetés par la famille Deprez (qui détient aujourd'hui 55 %), des investisseurs européens et sud africains et le top management. CVC a permis à Univeg de passer d'un conglomérat de PME à un groupe structuré disposant de la masse critique pour mener une politique ambitieuse. A nouvel actionnariat, il fallait une nouvelle structure financière pour accompagner nos ambitions. Une émission obligataire de 285  M€ a été lancée avec grand succès.

Fld Hebdo : Et pour la France, après l'intégration de Katope ?

N. M. : Le groupe Univeg en France, avec toutes ses composantes, est en phase de conquête. Nous sommes sur une trajectoire de croissance profitable, avec un chiffre d'affaires qui devrait se situer entre 150 et 160 M€ cette année. Les capacités du site de Rungis sont pleinement utilisées. Nous pensons ouvrir de nouvelles chambres de mûrissages en 2014. Pour Univeg, le développement stratégique passe par la France et le renforcement de notre réseau sur le modèle de Rungis (regroupant vente, mûrissage, conditionnement, logistique). Nous nous intéressons aussi au food-service en forte évolution. En termes de mûrissage, je crois beaucoup à la convergence des gammes, c'est-à-dire mûrir à la fois des bananes, des avocats, des fruits exotiques, des poires... Le consommateur est prêt à payer la plus-value apportée par le “mûr à point”. A nous de capter ce marché.

Fld Hebdo : Comment s'est déroulée l'année 2013 en termes de produits ?

N. M. : Elle a été moyenne pour la banane par rapport aux trois années précédentes. La tendance au long terme est plutôt orientée à la hausse. Pour les autres fruits et légumes, l'année a été plus favorable, avec de fortes disparités. 2013 a été plutôt bénéfique et nous espérons que cela va durer. Il existe une réelle augmentation de la capacité à consommer avec l'émergence de classes moyennes en Chine ou au Brésil. Environ 40 % des avocats qu'Univeg produit en Afrique du Sud sont vendus sur le marché africain. Cela crée des tensions sur les prix, renforcées par les différents événements climatiques mais il s'agit aussi de formidables opportunités. Du coup, le sourcing est aujourd'hui la clé de tout développement.

Fld Hebdo : Quelle vision portez-vous sur les structures d'importation de la GMS ?

N. M. : Il faut étudier les raisons qui ont poussé leur création. Peut-être n'a-t-elle pas trouvé chez les importateurs ce qu'elle cherchait. Les contraintes réglementaires font aussi que les distributeurs accentuent leur contrôle sur l'approvisionnement. Univeg choisit d'accompagner cette tendance, avec une vision pragmatique. Il ne faut pas avoir l'outrecuidance de juger de l'organisation de nos clients mais tenter de la comprendre pour mieux les servir. Je note qu'en France les relations fournisseurs-distributeurs sont les plus délétères en Europe. Des sujets plus graves nous interpellent : gestion de la ressource en eau, capacité d'exportation de la France, développement de la consommation, optimisation de la valeur et des intervenants de la filière...

Fld Hebdo : Quelle évolution pour la filière à terme ?

N. M. : Le service et l'attention aux clients vont prendre encore plus d'importance. Il s'agit d'être en phase avec notre clientèle, en termes de logistique, de conditionnement, de proximité, bien connaître leur segmentation et remonter ces informations vers l'amont. Il ne s'agit pas de réduire le rôle du producteur mais de l'amener à produire selon la demande. C'est à nos yeux le modèle de fonctionnement de l'avenir. Je crois en l'existence de PME compétitives, bien placées sur leur marché et de grands groupes. En revanche, l'intermédiaire inutile qui détruit de la valeur ajoutée dans la filière, n'a plus sa place. Plus que la taille de l'entreprise, c'est sa capacité à justifier la valeur ajoutée qu'elle apporte qui compte aujourd'hui et assure le succès demain.

Univeg France en quelques chiffres

Univeg France regroupe les sociétés Univeg Katope France (import-export de fruits et légumes), Champaris (grossiste), Agrisol (import-export de bananes) et Delta Stock (stockage, mûrissage et logistique). Son chiffre d'affaires 2013 devrait être de 150 M€. La société possède un entrepôt de 2 700 m2 sur le marché international de Rungis comprenant 1 000 m2 dédiés au conditionnement des produits. Le site a une capacité globale de traitement (mûrissage, conditionnement...) de 90 000 t/an, dont 35 000 t en bananes et de 15 000 t en produits exotiques.

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