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Le secteur de l'emballage retrouve le sourire

Le salon Emballage 2014 a confirmé la tendance des emballages axés sur la praticité, mais qui n'oublient pas l'environnement.

La dernière édition du salon Emballage qui s'est tenu au Parc des expositions de Paris-Villepinte du 17 au 20 novembre, a souligné la bonne santé retrouvée du secteur, après deux années de crise. Les fabricants d'emballage sont optimistes et prévoient une hausse de 58 % de leur production contre 52 % en 2013 et 49 % en 2012 (Observatoire de l'Emballage 2014). Deux tendances étaient nettement affirmées sur le salon : l'écoconception, concept mature et intégré par les offreurs de solutions, et les emballages offrant de la praticité aux consommateurs. Annette Freidin-ger-Legay (Cabinet conseil Côté Emballage), consultante pour le salon de l'Emballage, confirme cette tendance : « L'observatoire de l'innovation du secteur Emballage, réalisé pour le salon, a bien montré l'évolution de la hiérarchie des axes de développement. Tout ce qui est lié à l'usage, à la praticité, est en progression alors que ceux qui relèvent du suremballage ou du sourcing des matériaux reculaient. Mais, cela ne veut surtout pas dire que la filière se désintéresse de l'écoconception. Depuis 2007, on note que le nombre d'unité d'emballages est en constante augmentation alors que le tonnage global utilisé pour leur fabrication baisse similairement. Cela souligne que chez les fabricants, l'écoconception est aujourd'hui bien intégrée. Les recherches se poursuivent néanmoins dans ce domaine. »

Pour les matériaux d'origine naturelle, les fabricants se tournent désormais vers les sous-produits de l'agriculture et non l'aliment lui-même à l'instar de Natureplast qui présentait sur le salon des boîtes en plastique issues de noyaux d'olive. Et l'on parle aussi d'utiliser l'eau de lavage des pommes de terre, riche en amidon, même si le process demeure très compliqué. « Aujourd'hui, il est indispensable d'intégrer le cycle de vie des emballages, souligne Annette Freidinger-Legay. C'est certainement dans ce domaine que les investissements de R&D vont se porter : créer des emballages constitués de différents matériaux tous recyclables après tri. » Enfin, il y a les matières recyclées issues du tri des consommateurs après usage. Leur développement est lié aux politiques de sensibilisation.

Quelle alternative au sac plastique ?

La sortie du “tout plastique”, déjà décidée en France et effective en 2016, pourrait connaître un coup d'accélérateur avec l'accord passé entre les vingt-huit ministres européens de l'Environnement le 21 novembre visant à réduire de plus de trois quarts d'ici 2025 l'usage des sacs plastique à usage unique. La décision européenne ne surprend pas Annette Freidinger-Legay : « La suppression des sacs plastique est une tendance qui se rencontre dans de nombreux pays. Je prendrai l'exemple de certains pays africains pour qui il s'agit d'une question primordiale en l'absence de filière de récupération. On ne peut pas en dire autant pour l'Europe. » Pour la France, cela a aussi longtemps été un choix politique : « Le vrai problème relève de la différence d'habitudes de consommation. Dans les grands centres urbains, les achats se font au jour le jour, ce qui réclame beaucoup d'emballages et la question peut se poser de l'alternative aux plastiques. Mais la France a privilégié l'usage du sac unique. Ce qui fait que notre pays ne dispose pas d'installation de bio compostage suffisante comme en Allemagne. Certes, la consignation des sacs apparaît comme une solution. Le sac papier est intéressant mais il faut considérer sa résistance au poids des produits. Le préemballé, comme on le voit dans les marchés anglo-saxons, peut aussi apporter une solution. Emballage 2014 a mis en lumière plusieurs initiatives intéressantes sur ce point. Mais il faut garder en tête que l'alternative au plastique traditionnel, comme l'usage de matériaux issus de l'amidon, restera de toute façon plus cher que le plastique traditionnel. »

Fruits et légumes : un marché à développer

En termes d'emballages plus marketés, « la France enregistre un retard sur l'innovation emballage pour les f&l par rapport au Royaume-Uni ou l'Allemagne, mais le développement du snacking frais pourrait être un moteur, constate Annette Freidin-ger-Legay. Il suffit de voir dans les rayons certaines offres : légumes vendus en shaker, plateau multi-produits de crudités pour l'apéritif... Il ne faut pas oublier que l'emballage est un élément de différenciation. A côté du vrac, l'offre en filet pour le 1er prix et les barquettes plastique pour des produits plus haut de gamme. La filière Emballage peut ici initier le mouvement en se concentrant sur le maintien de la fraîcheur, l'information aux consommateurs, la lutte contre le gaspillage, l'esthétisme aussi et surtout les techniques de conditionnement qui doivent préserver le goût des produits. »

L'accord des vingt-huit ministres européens de l'Environnement sur la suppression du sac plastique à usage unique, fin novembre, vient renforcer les décisions prises par le gouvernement français.

Dans ces domaines, les exposants d'Emballage 2014 ont su être en phase. On pourra citer Etik'Ouest et son produit anti-gaspillage (un sachet qui s'ouvre, se referme et conserve les produits tout au long de leur utilisation), le fabricant Aneolia qui a développé des pigments intelligents sur un film plastique jouant le rôle d'indicateur de fraîcheur ou encore les impressions de très haute qualité sur support bois proposé par Nordmann Emballages...

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